L’avenir ne se prévoit pas ; il se construit et chacun d’entre nous a, en la matière, un rôle à jouer, des décisions à prendre, des actions à engager. Mais pour disposer d’une certaine liberté de décision et d’action, encore faut-il réussir à nous affranchir un peu des urgences, nous efforcer d’anticiper ce qui peut advenir et d’explorer l’éventail des futurs possibles. La tâche n’est pas simple. Mais rappelons-nous que l’avenir n’émerge pas du néant, qu’il prend racine dans le présent. Ainsi, alors que nous sommes tous assaillis d’informations plus ou moins exactes et pertinentes, notre premier défi est sans doute de discerner l’essentiel de l’accessoire, de comprendre, au-delà du brouhaha, quelles sont réellement les tendances lourdes et émergentes qui peuvent avoir un impact sur l’avenir de nos sociétés.
L’Etat, c’est Eux ! En 2012, les sénégalais avaient voté pour le plein emploi, l’élargissement des libertés privées et publiques, le respect et la défense des droits de l’homme et de la femme, l’indépendance de la justice, la fin des prévarications et des détournements des deniers publics, la construction d’un Etat de Droit viable et prospère avec une véritable hiérarchie des normes.
Les milliers de jeunes qui ont voté pour Macky Sall attendaient autre chose que des promesses à en plus finir. Le régime en place a démenti, presque point par point toutes nos espérances. Toutes les structures, les actions et les personnes qui fondaient légitimement nos espoirs se sont délitées avec une rapidité déconcertante. Les mouvements citoyens et les partis politiques qui en étaient les instruments se sont dilués dans le factionnalisme. De nouveaux politiciens corrompus, à l’affût du gain, des affairistes et autres prévaricateurs, des parvenus qui brillent par leur absence d’équité dans la gestion publique, sont apparus. Ils ont brisé les vieilles solidarités traditionnelles qui faisaient du Sénégal une nation exemplaire par la solidité de son tissu social.
Les méandres des détresses sociales, économiques et politiques actuelles ont le mérite de révéler la vérité à nos politiciens. Nos jeunes sont écœurés par l’inanité de leurs discours politiques aux antipodes des réalités que nous vivons quotidiennement. Fuyant la misère, l’ennui, les grandes endémies, les persécutions, l’absence de perspectives, les interminables querelles picrocholines de nos hommes politiques, notre jeunesse préfère se noyer dans les océans. Barça ou barsak. Bref, les jeunes fuient le bordel Sénégalais.
Voici cinquante huit ans que notre pays a accédé à l’indépendance, c’est-à-dire assurer la maitrise de notre destin : un destin collectif qui consiste à construire une nation, bâtir un Etat, éduquer le peuple, jeter les bases d’une économie solide et prospère par le travail et la production de masse ; assurer le bien-être des sénégalais ; allonger leur espérance de vie ; assurer la sécurité des biens et des personnes ; bâtir une société où la liberté, la justice sociale, la solidarité, la tolérance et l’humanisme seraient les fondements de notre pays. Le développement est un projet de civilisation.
Cinquante huit ans, c’est beaucoup à l’échelle d’une vie humaine. Avons-nous répondu à ces grandes espérances ? Je crains que non. La pauvreté de masse et le chômage généralisé des jeunes qui frappent notre pays sont inadmissibles. Ils sont indignes de notre intelligence, de notre imagination, de notre civilisation ; ils sont une véritable gifle à nos hommes politiques qui ne se contentent que des attributs symboliques du pouvoir, de la représentativité diplomatique, des souverainetés dérisoires, de l’hymne national bidon et des drapeaux qui claquent comme des oriflammes d’une éternelle capitulation.
La raison refuse de considérer comme irrémédiablement condamné un pays qui dispose d’autant de ressources humaines de qualité et de multiples ressources naturelles. Mais, on ne peut mettre du vin nouveau dans de vieilles outres. C’est ce qui nous exige une véritable refondation de l’approche du politique à partir des acteurs réels de la vie sociale, de leurs aspirations, de leurs besoins, de leurs projets, dans un partenariat conscient et responsable. Une éducation génératrice de compétences et de responsabilités est pour cela indispensable.
Les problèmes auxquels nous sommes confrontés sont inédits. Ils sont sans commune mesure dans notre histoire. Notre défi suprême est donc de chercher et surtout de trouver comment nous en sortir, comment répondre à des questions qui ne se sont jusque là jamais posées à nous. Nous devons donc nous remettre en question. Nous devons nous surpasser. Nous devons devenir ce que nous n’avons encore jamais été ; Nous devons être ce que notre passé, notre environnement, notre éducation et notre expérience nous ont très, très, très mal préparés. Nous devons être plus forts, plus grand et plus courageux que ce que nous avons jusque là été. Nous devons avoir une plus grande ouverture d’esprit et une vision plus large. Car, il n’existe aucune solution prête à l’emploi, aucun obstacle et aucune difficulté simples à affronter. Et nous ne devons pas laisser en héritage à nos enfants, les problèmes que nous avons eu la paresse de combattre. C’est cela le dilemme de notre existence. Le combat sera donc rude. Il se gagnera casemate par casemate, tranchée par tranchée. Des soldats tombent, d’autres prennent la ligne pour que vive le Sénégal uni et prospère.
Il y a trop à faire pour qu’il ne soit pas indispensable de tenir perpétuellement mobilisées nos énergies sociales. Le scrutin de 2019 sera l’occasion pour nous, Sénégalais, de ne plus croire aux hommes providentiels qui viendraient nous apporter notre rôti dans le bec.
Je vous invite donc à prendre notre destin en main. Il nous faut promouvoir une grande politique d’éducation de masse et de qualité ; répondre à la demande sociale ; réaffirmer le caractère rigoureusement laïque de l’Etat ; bannir le discours religieux extrémiste de l’espace politique ; neutraliser les prêchi-prêcha, les petits escrocs déguisés en chefs religieux, les hommes politiques peu scrupuleux qui invoquent le nom de Dieu sur tout et pour tout ; élargir les espaces de libertés privées et publiques ; réformer le réactionnaire code de la famille qui donne si peu d’initiatives et de droits aux femmes ; permettre la libre expression des femmes et hommes politiques de tous bords dans les médias d’Etat. L’ère des prophètes et des grands appels messianiques porteurs de projets planétaires et de déraison qui ont tant bercé et meurtri ensuite le cœur des Sénégalais est terminée.
L’avancée du désert qui ne s’explique pas seulement par des raisons naturelles, la déforestation, l’absence d’une grande politique cohérente de l’environnement ont fait du Sénégal, la Casamance exceptée, un pays relativement désertique. Le défaut de politique écologique et l’urbanisme désordonnés ont transformé nos villes, en particulier notre capitale, en des espaces urbains pollués d’une laideur incommensurable. Bref, il ne fait pas bon de vivre dans une ville du Sénégal où l’absence de véritable politique culturelle, de création, d’innovation et de loisirs a fini de plonger les citoyens dans l’ennui, l’apathie et les jeunes dans l’abrutissement, le mysticisme et la délinquance.
Voilà pourquoi la jeunesse doit se mobiliser et être pleinement un acteur de développement. Former les citoyens ; mettre le pays au travail ; créer des richesses et des emplois ; régler le problème de la Casamance ; assurer l’unité du pays et la paix à nos frontières par un système de sécurité collective conçu avec nos voisins ; hâter l’intégration régionale ouest-africaine avec la circulation des biens et des hommes ; promouvoir une véritable démocratisation de l’Etat et de la société civile, arrêter la corruption, avoir une véritable politique étrangère qui ne gère pas les palabres africaines et la mendicité internationale, défendre les Sénégalais contre toute agression extérieure, protéger les immigrés Sénégalais de toutes formes d’oppressions et veiller au respect de leur dignité, mettre en place une véritable stratégie de gestion équitable et efficiente de cette nouvelle manne qu’est la fabuleuse découverte de pétrole et de gaz sans oublier de constituer un fond de solidarité et de prévoyance pour les générations futures, telle me paraissent être les tâches urgentes que doit affronter le prochain Président de la République.
Au nom des grands ancêtres, au nom de toutes les femmes et hommes d’Afrique et de la diaspora illustres ou inconnus, au nom des milliers de militants qui ont dévoué leur vie au Sénégal et à l’idéal panafricain, à la défense des droits de l’homme et à l’humanisme, je vous invite à rejoindre Moi, le Sénégalais pour mener ce rude combat jusqu’à la victoire. Par le sens de l’histoire, l’expérience du désastre, la discipline et l’organisation et par la qualité de nos ressources humaines, nous pouvons en un temps record faire du Sénégal une des grandes puissances économiques du monde. Il ne suffit que d’y croire car l’Etat, ce n’est bien entendu pas eux. L’Etat c’est Nous !
grandit dans un milieu modeste et développe très tôt des valeurs altruistes qui nourrissent ses ambitions pour le développement social.
Il obtient ses diplômes entre le Sénégal et au Royaume Uni en anthropologie et Sciences Politique et multiplie les formations en stratégie, communication et analyses toujours sur fond de sociologie.
Il monte successivement plusieurs entreprises qu’il regroupe sous la société MODERNIS INTELLIGENCE GROUP à la dimension géopolitique exceptionnelle devenant bientôt un des leaders mondiaux en Global Strategic Intelligence.
Il est avant tout un intellectuel et sa passion pour l’anthropologie place l’Afrique au cœur de ses réflexions philosophiques.