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QU’ON NE LAISSE PAS GERMER CETTE GRAINE!

Ce dont il s’agit donc est autre qu’une question de laïcité et de querelle de religion. Cest un problème de comportement incompatible au règlement interieur de l’établissement en question. Sauf à prendre donc ses désirs pour la réalité et à moins de faire fie des textes de Loi de notre pays, je ne vois pas comment une quelconque autorité étatique peut intervenir dans cette affaire. Car, comment imposer à l’Eglise dont l’école recourt de manière cohérente et délibérée à l’éclairage de la tradition chrétienne pour inspirer et soutenir l’exercice de sa mission éducative, de favoriser des comportements, d’enseigner des valeurs et des préceptes contraires à sa mission d’Eglise? Cela reviendrait à demander aux écoles franco-arabe d’enseigner le catéchisme.
La laïcité nest donc pas un concept fourre-tout et nous ne pouvons réclamer ce qui nous est déjà acquis. Il faut donc éviter de sinscrire dans cette sorte de fusmisterie confessionnelle qui consiste à jeter massivement l’anathème sur l’enseignement privé catholique en se couvrant du manteau de la religion sans pour autant connaitre les obligations de l’école privée catholique tant envers l’État que les tiers.
Le sectarisme que combat l’institut Sainte Jeanne d’Arc constitut le germe d’une désorganisation sociale qui, à long terme sonnera le gong de notre commun vouloir de vie commune. Le fondement de la cohésion sociale senegalaise s’en trouvera transformé en un terreau de replis identitaires, point de depart de toutes les revendications terroristes.
C’est donc un devoir pour tout Citoyen Sénégalais soucieu de la paix et de la stabilité de notre pays de s’impliquer avec mesure et responsabilité dans le débat en cours et de s’employer à éradiquer de l’espace d’épanouissement de nos enfants toute forme de repli identitaire et de sectarisme primaire.
Que nos hommes politiques cessent alors les déclarations puériles. Le veritable problème se situe au niveau de l’école publique qui n’arrive plus a remplir son rôle tant elle manque de moyens, de visions et d’adéquation avec le marché du travail sénégalais alors que 40% du budget de l’État lui est consacré. Tout ensemble qui ne different vraiment pas des problématiques qui ont présidées à la réforme de 1966 et celles plus récentes des états généraux de l’éducation nationale de 1994 lors desquels Mr Habib Thiam alors Premier Ministre declarait dans son discours introductif à la seance inaugurale :
« il ne faut pas le dissimuler, le rapport du peuple sénégalais à son école est un rapport de malaise. Le sentiment général est que notre école est en crise, qu’elle n’est pas adaptée à nos besoins, qu’elle s’achemine, si elle n’y est pas déjà parvenue vers une impasse, une situation de blocage, donc de rupture à plus ou moins brève échéance ».
25 ans après, ces propos restent d’une actualité effroyable. Qu’avons-nous donc fait?

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