Si la loi doit être considérée comme une vérité universelle, et donc immuable quelque soit le citoyen en prise, alors que l’idée de ce qui est conforme à la loi peut changer d’âge en âge, alors il faut s’attendre, un âge ou un autre, à ce que la loi ait tort. Il n’y a, pour ainsi dire, pas de raison que la loi instituée par le citoyen ne puisse satisfaire les exigences du citoyen. Ce serait figer le citoyen dans le temps. Or, puisqu’aucune époque passée n’a eu tout à fait l’idée de la loi qui prévaut aujourd’hui, il devrait s’ensuivre ou bien que nous ayons tort dans tous nos jugements, ou bien que toutes les époques passées se soient trompées. Evidemment, cette dernière hypothèse va dans le sens d’une croyance qui implique que toutes les époques passées s’efforçaient de devenir ce que nous sommes. Pourtant, il est vraiment difficile de prétendre que les gens du passé se trompaient quand ils vivaient leur vie comme nous vivons maintenant la nôtre.
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