Nous avons maintenant affaire à une confrérie politique. Le patriotisme tel qu’il le promeut va au delà de l’idéal politique. Les militants se sont transformés en adeptes et le leader en quelque chose comme un dieu sur terre. Mais quand vous sacralisez un individu, vous êtes dans le domaine de la religion organisée. Il s’agit donc d’une force de division et d’exclusion parce qu’en regroupant certaines personnes, elle en exclue et en diabolise d’autres. En raison de ce danger, nous devons rester attentifs car le discours évolue dans le sens d’un affrontement. En d’autres termes, pour les adeptes de cette confrérie politique, tous ceux qui ne prêtent pas allégeance à leur croyance sont des traitres à la nation. Or, ce n’est pas parce qu’on n’est pas avec ceux qui se réclament patriotes qu’on n’en est pas. Le patriotisme ne se porte pas en bandoulière, il ne se scande pas, il se vit et se meut dans le tréfonds de notre être. Comme la sève amère de l’arbre nourrit des fruits doux, le patriotisme nourrit des hommes sages dont les agissements bien que non-violents s’alimentent de sève bien plus amère que les invectives d’un histrion.
Pierre Hamet BA.