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NE VOUS FOUTEZ PAS DE NOUS!

En 2016, je m’étais opposé au vote et à l’adoption du projet de nouvelle constitution qui, à plusieurs égards, comportait des incohérences à mes yeux.(cf. https://pierrehametba.com/grain-de-sel-pierre-hamet-ba-repond-a-ismaila-madior-fall/). Qui en étaient les promoteurs? Pour une bonne part, il s’agit de ceux qui, aujourd’hui, s’opposent à l’éventualité d’un troisième mandat alors qu’ils en connaissaient le risque. Tout au moins, je leur en avais parlés. La vérité, c’est qu’ils se foutaient royalement des graves débordements que cela pourraient engendrer dans le pays car appartenant, à ce moment précis, à la mouvance présidentielle. S’ils s’y opposent alors aujourd’hui, c’est par pure fumisterie, mais pas pour défendre un quelconque principe démocratique.

De même, en 2019, j’avais estimé que le conseil constitutionnel avait enfreint la loi en écartant 19 candidats de l’élection présidentielle (cf. https://pierrehametba.com/le-conseil-constitutionnel-a-enfreint-la-loi/). Mais, parce que leur candidature avait été acceptée, pratiquement personne d’entre ceux qui, aujourd’hui, manifestent leur mécontentement de ne pouvoir participer aux élections législatives, n’avait publiquement protesté ni organisé de manifestations au nom de la représentativité, de la diversité des opinions et de la démocratie afin que les candidats alors écartés prennent part à ces élections. Là aussi, ils s’en étaient royalement foutus. Or, Par souci de cohérence, de constance et d’honnêteté, on ne peut dire des décisions de justice qu’elle sont impartiales quand elles nous donnent raison et ensuite les traiter de partiales quand elle nous sont défavorables.

Les récents agissements ne constituent dès lors qu’une finasserie destinée à détourner notre attention. Qu’ils se foutent de la loi, de la justice et de la démocratie est une chose. Mais, de là à se foutre de la population toute entière, il y a tout de même un grand pas à faire. Et, nous ne devons pas le leur permettre. «Quod quidam perquam durum est, sed ita lex scripta est» (Digeste 40, 9, 12, 1). Autrement dit "Dura lex, sed lex" (Domitius Ulpanius): la loi est dure mais c’est la loi.

Pierre Hamet BA.

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