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KARIM, JE NE T’AIME PAS !

« Quand le déshonneur est public, il

faut que la vengeance le soit aussi ». 

Beaumarchais – (Le Mariage de Figaro)

 

Karim, Karim, Karim ; avec toi, je serais insatiable. Fils de Maître Abdoulaye Wade que l’on aura tant chéri et détesté dans l’histoire politique contemporaine du Sénégal, je te hèlerai trois fois.

RUMEURS. Sur toi, l’on m’aura tout dit : tu serais français ; tu ne parlerais pas bien wolof ; tu n’aurais pas beaucoup de considération pour nous autres autochtones ; tu préférerais les professionnels européens aux nationaux ; tu serais éloigné du petit peuple ; tu aurais usé de ta condition de fils-à-papa pour illégalement encaisser 10% sur tous les investissements entrant au Sénégal cette dernière décennie ; tu aurais voulu succéder à ton père au sommet de l’Etat comme si nous n’étions que de triviales indigènes dans une royauté où tu serais le prince-héritier ; et, apothéose, l’on me dit maintenant que tu serais propriétaire de DP World Sénégal, de la Banque Marocaine du Commerce Extérieur, de la compagnie AHS. A vrai dire Karim, d’avoir soustrait plus du quart de notre famélique budget annuel national, si tant est qu’il est strictement vérifié que, de ce qui précède, tu serais effectivement coupable d’enrichissement illicite à hauteur de 694 milliards CFA, te rend fort détestable à mes yeux.

KARIM, à force de n’entendre qu’un seul son de cloche, on finit par croire que c’est le bon son. Mais si ce son relève plus d’une dissonance dans l’aubade globale de la réalité politique quotidienne ainsi que le soutiennent tes rarissimes partisans, alors il faudra, à un moment ou à un autre, une note de ta part qui s’accorderait ou se disjoindrait de la symphonie. Bien entendu, le silence est une forme de communication. Mais à y abuser, il devient de l’ignorance. Et, l’ignorance est le pire des mépris. Ma haine en toi ira donc en grandissant aussi longtemps que tu me négligeras. Tant que tu ne daigneras pas t’adresser à « Moi, le Sénégalais » pour enfin faire entendre une petite note bien singulière qui m’illustre de ta propre voix que tu te soucies de mon opinion ; oser ainsi apporter l’amalgame dans la sérénade qui exacerbe l’inimité que je nourris à ton égard, tu m’ancres à croire que tu me portes une mésestime sans précédent. En conséquence de quoi, je me réjouirais de ta privation de liberté.

VENGEANCE. Mais ce n’est que le mésentère du tableau que dessus. Macky Sall, alors président de l’Assemblée nationale, a voulu t’entendre sur ta gestion des fonds de l’Organisation de la Conférence Islamique. Par un tour de passe-passe politique, il a été défenestré du système. Maintenant qu’il est devenu Président de la République, c’est chose faite. Mais à force de propagande, de vacarme médiatique, de cacophonie au sein du gouvernement qui peine à trouver un consensus minimal, le plat qui, froid devait se manger, a tellement été réchauffé qu’il a fini par cramer. Il faut alors s’en débarrasser car c’est devenu infect et impropre à la consommation. Ça ne passe plus. Donc, il ne reste plus qu’une issue artificiellement valable : te jeter en prison.

PEINE PERDUE parce que « Moi, le Sénégalais » n’accorde plus que très peu d’attention à la question. A la fin de l’histoire, que tu te sois illicitement enrichi ou pas, que tu sois raciste et malhonnête ou que tu veuilles devenir président, ne remplit point ma besace. En vérité Karim, si ce ne sont les rumeurs qui te dépeignent comme le plus altier des Sénégalais sans que tu n’y apportes la moindre contradiction sinon qu’à travers la voix de ce qui n’ont point de voix audibles, envers toi, « Moi, le Sénégalais » n’a ni amour, ni haine.

FIN DE L’HISTOIRE. Ce qui m’importe, ce qui me motive, ce qui m’anime, ce qui, au plus profond de mon être, me préoccupe : c’est l’amélioration de ma condition tant et si bien que tout ce qui se rapporte à ladite traque des biens supposés mal acquis n’est devenu que distraction à mon sens. Alors que l’histoire prenne fin pour qu’enfin « Moi, le Sénégalais » puisse me rendre compte de ce dont ces gens sont véritablement capables face aux multiples afflictions meurtrières qui m’acculent au jour le jour sans qu’ils ne daignent s’y consacrer, prétextant s’occuper d’une demande sociale singulière, formulée à ma place par une cohorte de politiciens incompétents envenimés par une société civile fortement politisée.  

Pierre Hamet BA

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