Si d’un autre côté, nous admettons que la loi est relative et qu’elle change avec le temps, alors, nous pouvons considérer que chaque époque a raison en son temps et à sa manière. Si donc la loi doit avoir une validité donnée ou universelle, elle ne le peut qu’en impliquant une conception totalitaire et artificialiste d’elle-même. La loi ne peut s’arrêter ainsi à une norme posée par la volonté humaine. Car, si l’on admet que la loi ne peut exister que s’il existe déjà une loi, alors la loi, si tant est que son objectif est d’être positive, ne saurait avoir de valeur juridique qu’à condition d’avoir été produite en vertu d’une norme qui lui est supérieure. Or, il n’existe pas au sein de l’histoire de norme supra ou méta légale qui ait été posée. Il doit donc exister une norme située au-dessus de la loi qui n’a pas de réalité empirique, c’est-à-dire linguistique, tout en étant juridique.
Pierre Hamet BA.