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Petite Pensée Ontologique: LA LOI ET LES BÊTES HUMAINES.

La loi, déficiente donc en ce qu’elle procède unilatéralement et presque exclusivement par la contrainte, est pour ainsi dire mise au défi par un corps social déjà bien éprouvé. Que ces manifestations d’humeur soient spontanées et soutenues par ceux que le politique pâture comme des bêtes n’est pas fortuite. Dans la douleur, les bêtes du politique ont appris à faire corps comme une communauté politique de la même manière que, dans son approche épistémologique de la politique et de la médecine, Averroès, reprenant à son compte les thèses dialectiques platoniciennes sur le sujet, stipule que la disposition à la communication entre les parties et le tout de la communauté politique est semblable à la disposition à la communication entre les parties du corps animal et le tout de ce corps, pour la douleur comme pour le plaisir. Ainsi tout le corps se plaint alors qu’un seul doigt souffre de quelque manière, de sorte que l’affliction est dans tout le corps, et l’on dit qu’il est malade, et la disposition est la même pour la joie et le plaisir. […] Et tel est le plus grand bien de la communauté politique, à savoir que ses parties et son tout soient semblablement affectés par la joie ou par l’adversité, comme dans la disposition des membres du corps unis avec le corps (Averroès Exp., I, xxvii, 2-4, p. 52).

Pierre Hamet BA.

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