D’un côté, se perçoit la communauté de ceux qui ressentent le mal ; et de l’autre, celle de ceux qui, sous le couvert du manteau de la loi, le leur ont affligé pour ne point le ressentir. Les médecins-politiques peuvent alors « tuer ou exiler celui-ci ou celui-là pour purger et assainir la cité, exporter des colonies comme on essaime des abeilles ». De telles choses seraient justes au nom de la loi car conformes à celle-ci. Or, parce qu’« elle ne sera jamais capable de saisir ce qu’il y a de meilleur et de plus juste pour tous, de façon à édicter les prescriptions les plus utiles, [la loi ne vaut rien] car la diversité qu’il y a entre les hommes et les actes, et le fait qu’aucune chose humaine n’est, pour ainsi dire, jamais en repos, ne laissent place, dans aucun art et dans aucune matière, à un absolu qui vaille pour tous les cas et pour tous les temps (294b).
Pierre Hamet BA.