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Alliance, partage et république ou and Pathio rewmi

Prague, Czech Republic. Two Horses In Old-fashioned Coach At Old Town Square.

« Entre fond et forme, la forme est la Compétence des incompétents ! » Laurent Martinez

[…] A chacun de faire comme si…

Mais voilà que, sous l’impérialisme d’un quotidien sombre, l’oisiveté et l’immolation pointent le bout de leur nez en ce début d’année 2013 qui apporte son lot de désespoir, de désillusion et de démission. Et « le boss » ne nous propose rien d’autre que de nous nourrir d’espoir : Yaakar ! Nos petites joies éphémères sont constamment calées sur de petites heures tandis que nos grandes peines sont assidûment au-dessus de notre imagination. À bien des égards, la sainte Alliance-Partage-et-République (APR) est tout simplement inquiétante. 

On se comporte comme si tout allait à merveille, comme si tous les besoins, attentes et aspirations du peuple avaient trouvé satisfaction en l’élection de Macky Sall. Tous les forts en gueule qui prétendaient se battre pour l’intérêt général comme Abdou Latif Coulibaly, Mame Adama Gueye, Mouhamadou Mbodj et Alioune Tine pour n’en citer que très peu, se sont tues, si ce n’est qu’ils prêchent pour le parti au pouvoir. Et devant nous, se dresse magistralement le statu quo. 

A la place d’une rupture qui sonnerait le gong d’une évolution sociale, politique et économique à laquelle aspire le peuple sénégalais, se déroule sous nos yeux un mode de gouvernance classique, banal, bête et méchant qui met fin à tout espoir de rupture d’avec l’ordre ancien que nous avons résolument combattu le soir du 25 mars. Le fait passe presque inaperçu. Mais à l’évidence, ceux qui nous gouvernent à titre principal sont ceux-là même dont nous ne voulions plus en 2000, las de leurs quarante années de règne paraplégique.

Voilà qui explique que nos gouvernants manquent d’audace, de créativité et d’inventivité. Au lieu de se tourner vers le futur en prenant en compte la nouvelle dynamique sociopolitique empreinte de problématiques existentielles, nos gouvernants cherchent, dans une sorte de nostalgie d’une époque révolue dont ils peinent à se souvenir, de vieilles marques, de vieux réflexes, d’anciennes servitudes à nous affliger. L’Etat tourne en rond s’il ne pilote pas à vue ! Et pour preuve la première adresse à la Nation du sieur Sall parfaitement analogue au discours d’Abdou Diouf à l’apogée de son magistère. Drôle de Président libéral ! 

Le gouvernement actuel n’a pas d’horizon au-delà du building administratif. Que serait par ailleurs une vision à la sauce Macky, Tanor, Niasse, relevée par Bathily et Dansokho, aromatisée par de nouveaux venus comme Abdoul Mbaye qui se croient investis d’une mission prophétique sinon un pêle-mêle de visions politiques qui se chevauchent sans jamais s’harmoniser ? Par un malin passe-passe politique, cette cohorte préside à nos destinées. Or, leur incompétence passée et leur incapacité actuelle à tenir une seule des promesses de campagne faites à la population Sénégalaise est devenue notoire. A beau chasser le naturel, il revient au galop. Au lieu donc de s’atteler à apporter des réponses cohérentes et satisfaisantes aux questions urgentes et prioritaires des Sénégalais, les dinosaures et les bleus au pouvoir tentent de jouer la fibre patriotique, en soutenant, non sans peine, que nos maux sont le fruit d’un crime organisé. 

La diversion est une méthode, la vérité c’est ce qui sert. Et ici, ce qui sert le pouvoir, c’est d’arriver à nous détourner vers des buts inoffensifs grâce à la gigantesque propagande animée par Mimi Touré, ministre de la justice, qui consacre un capital et une énergie énormes à nous convaincre du bien-fondé de ce qui a fini de se définir comme un acharnement contre d’aguerris adversaires politiques. 

Parce que toutes les voies qui prêchent vont dans le sens du maintien du statu quo apocalyptique, à chacun de faire comme si : comme si le gouvernement avait les moyens de ses promesses politiques ; comme si les dirigeants du PDS étaient des criminels ; comme si la justice était indépendante ; comme si l’APR était à la mesure de notre démocratie ; comme si le Macky pouvait régler les maux qui gangrènent notre quotidien ; comme si les promesses du chef de l’Etat pouvaient être tenues ; comme si la bourse familiale était une solution viable ; comme si la couverture maladie universelle dont on ne se soucie point de nous signifier le caractère universel était généralisable ; comme si la liberté d’expression n’était pas menacée  alors que le Président de la République aurait le droit de nous menacer ; comme si l’agriculture rudimentaire et à la limite moyenâgeuse, pouvait concurrencer la globalisation ; comme si la richesse de Macky Sall, à la vue de sa déclaration de patrimoine était anodine ; comme si les promesses du virtuel yakaar pouvaient triompher du réel ; comme si benno bok yakaar n’allait pas se disloquer à la veille des joutes communales ; comme si Abdoul Mbaye n’avait rien à se reprocher dans l’affaire Hissen Habré ; comme si le Sang Bleu ne coulait plus dans les veines de notre pays ; bref ! Comme si les malheurs d’aujourd’hui portaient en germe le bonheur de demain. 

10 Janvier 2013

Pierre Hamet BA

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