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Ma Coalition avec Kara : DU SPRITUEL, DU TEMPOREL ET DE NOUS

Corruption, concussion, malversation, détournement de deniers publics, mal gouvernance, enrichissement illicite sont, parmi tant d’autres, les maux qui gangrènent actuellement le Sénégal. Mais avons-nous déjà essayé de trouver les solutions en notre être ?

Il y a une pensée qui soutient qu’il doit y avoir une nette séparation entre les pouvoirs spirituel et temporel. Mais une telle assertion n’a pu naitre que d’une épouvantable expérience, dans une société au sein de laquelle le pouvoir spirituel a échoué dans son entreprise de divinisation de fieffés mortels. Pourquoi alors s’approprier une historicité étrangère comme si nous étions incapables de vivre notre propre histoire et d’assumer notre identité ? Avons-nous seulement essayé de trouver le parfait équilibre ? Avons-nous tenté de trouver comment tirer le meilleur parti de chacun de ces pouvoirs ?

Je ne connais pas d’expériences proprement sénégalaises à ce propos. Au lieu donc de nous empresser de jeter l’anathème sur le spirituel en nous couvrant des expériences d’autrui, ne convient-il pas plutôt d’assumer notre être ? C’est-à-dire de nous rendre bien compte que nous sommes, dans notre quasi-totalité, des croyants. Nous menons donc notre existence au rythme du tam-tam spirituel.

Qu’on les appelle Archevêque, Evêque, Prêtre, Imam, Marabout, Khalife, ils sont nos guides spirituels. Ils nous baptisent à la naissance, nous enseignent nos religions respectives, nous dirigent lors des prières, nous font la première communion et la confirmation, nous marient, écoutent nos confessions, nous conseillent dans les moments de désespoir, nous sermonnent devant les multiples tentations du quotidien et enfin, quand au crépuscule de notre existence, vient le moment du départ, ils prient pour le repos de nos âmes. Le spirituel agit donc de manière fort considérable sur le temporel. Comment alors oser gérer une cité de croyants sans tendre une oreille attentive au pouvoir spirituel?

La vérité c’est que nous avons délibérément exclu le spirituel des sphères politiques. Ce faisant, nous en avons chassé l’esprit de Dieu, lui refusant ainsi d’être le régent de nos âmes et de nos actions. Or, le spirituel est le garant de la morale et de l’éthique en tant qu’il participe de manière prépondérante à notre éducation et à notre socialisation. Le soustraire de la gestion de nos cités, c’est encourager la délinquance politique.

Voilà pourquoi le Sénégal est malade des Sénégalais qui, arcboutés à des principes et préceptes dont ils ignorent tout, jusqu’aux fondements historiques, mènent les affaires politiques animés d’un profond complexe qui leur impose de s’accoter sur tout, sauf sur le liant de nos valeurs propres, elles-mêmes issues nos croyances spirituelles.

Ma coalition avec Serigne Modou Kara Mbacké Noreyni est animée par cette forte conviction que, des processus de prise de décisions publiques, nous ne pouvons exclure les guides spirituels. Ils sont les dépositaires de la confiance des masses qui, de surcroît, leur ont confié leur destin. En tant que tel, ils ont toute leur importance dans la conduite des affaires de notre cher pays le Sénégal.

Pierre Hamet BA.

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Tokk Lène Sen Keur…

« Quand vous avez la maladie à CORONAVIRUS, vous avez de la fièvre, une fièvre élevée, la fièvre la plus élevée que vous ayez jamais eue dans votre vie. Ce ne sera pas comme les fièvres de la grippe typiques. Vous respirez lentement, comme si vous aviez une éponge coincée dans le nez. Lorsque vous essaierez de remplir l’air de vos poumons en inhalant fortement, vous vous sentirez toujours à bout de souffle. Et cela vous fera peur. Vous allez tousser beaucoup, à tel point que vous allez vous fatiguer jusqu’à ce que vous vous évanouissiez presque. Chaque fois que vous le faites, votre poitrine, vos bras, votre dos, vos doigts et vos orteils vous feront mal. Vous allez essayer de reprendre l’air par le nez et vous ne pourrez pas. Donc, ils vont vous donner de l’oxygène et ça va brûler l’entrée de votre nez, ça va faire encore plus mal. Et si vous ne pouvez pas respirer, un autre médecin viendra et mettra quelques tubes d’un demi-pouce dans votre gorge pour passer les bronches et pénétrer dans les poumons. C’est ce qu’on appelle un respirateur artificiel. C’est vraiment dérangeant et ennuyeux, et en plus, vous ne pouvez ni parler ni manger.
Vous serez seul dans une pièce fermée. Vous ne pourrez pas voir votre partenaire, votre mère ou votre père, ni vos enfants que vous aimez tant, ni vos frères; parce que vous pouvez les infecter avec la même chose qui vous tuera peut être.
Vous vous sentirez si seul que vous commencerez à pleurer et vous aurez peur de mourir. Vous penserez à ceux que vous aimez et vous pleurerez encore plus, cela aggravera tout d’où l’essoufflement.

* C’EST LÀ QUE VOUS COMPRENDREZ POURQUOI ILS VOUS ONT DIT:

« Tokk Lène Sen Keur »

DONC SVP, Tokk Lène !!!!!!

POUR VOUS ET POUR VOS PROCHES »

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MAME HIBA THIAM, QUE TA LUMIÈRE SOIT…

NON, il n’y a pas d’affaire Hiba Thiam. De grâce, ne remuez pas le couteaux dans nos plaies béantes.

Le temps sest arrêté pour notre amie au moment où un avenir radieux lui tendait gracieusement les bras. Tragédie ne puit être plus douloureuse. Hiba Thiam a perdu la vie. Quelles que soient par ailleurs les circonstances de sa disparition, la pudeur nous impose de nous incliner devant sa mémoire et de prier pour le repos de son âme.

Il faut donc arrêter le faux procès que vous lui faites. Car ce procès est une sorte de lapidation des gens riches. Mais quel est le mal?

Si vous ne venez pas d’une famille riche, alors faites que la famille riche vienne de vous. Mais cette sorte de mesquinerie envieuse est tout sauf digne d’intelligence. Nous avons eu son âge. Cela veut beaucoup dire. J’invite donc la presse à plus de retenue, à plus de responsabilité et à plus de professionnalisme dans le traitement de toute information relative aux circonstances de son sommeil éternel.

Beaucoup d’entre ceux qui s’essayent aujourd’hui à la trainer dans la boue n’osaient même pas lui adresser la parole de son vivant. Elle connaissait sa valeur. Jeune, avenante et belle, avec une intelligence bien au dessus de la moyenne, elle était pleine de vie. Jamais elle n’a manqué d’égards, de respect ni de courtoisie et jamais elle n’a eu de comportement inadéquat ou condamnable envers la société. Sa pudeur l’en empêchait.

Elle n’a vécu au dépens de personne et a dignement gagné sa vie dès son plus jeune âge commençant sa carrière chez Philip Morris. Combien sommes-nous à en avoir fait autant à son âge?

Hiba Thiam avait du mérite et elle a vécu en silence.

Pour nous qui l’avons connu et apprécié, pour ses parents et pour ses amis proches, laisser nous faire notre deuil et pleurer notre très chère Hiba en paix.

Prions pour le repos de son âme.

Amitié Eternelle ma très Chère Amie. Brillante étincelante et humble, TA LUMIÈRE FÛT.

A Bientôt Hiba Thiam. Rest in Power.

PHB.

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LA COLÈRE DIVINE ET LE CHÂTIMENT DE L’HUMANITÉ

À tous ceux qui ont précipitamment crié au blasphème à la lecture de DIEU EST MORT, L’HOMME EST VIVANT (mon précédent texte), il me plait de vous indiquer que, toutes les fois où l’homme a eu la prétention de représenter Dieu et, de tenter par la même de le défendre face à des comportements, des accusations ou alors des propos tenus par des tiers à son encontre, il a causé du tort à son prochain.

Ceci en a été des croisés, et il en est de même des djihadistes des temps modernes. Or, causer du tort à son prochain, fussent-il pour Dieu lui-même, est par excellence le péché qui mérite châtiment. Alors, comment osez-vous?

Mon propos est pourtant d’une simplicité déconcertante. Chaque fois que, dans l’histoire humaine, les peuples autour de la terre se sont confrontés à des phénomènes auxquels ils n’avaient pas de réponses objectives, ils s’en sont remis à Dieu.

La notion de colère divine est née de cette incapacité à donner du sens à ce qui alors dépassait l’entendement humain.

De fait, les tremblements de terre comme celle qui décima Nicodemie le 24 août de l’an 358, les éruptions volcaniques comme celle du Huyna Putina au Pérou le 19 février de l’an 1600, les déluges suivis d’inondations et de montée du niveau des eaux qu’on retrouve dans la mythologie de pratiquement tous les peuples, ont tous fait l’objet d’interprétations métaphysiques.

Face au surgissement brutal et énigmatique de la nature, il semble que, quelles que soient les époques et les cultures, un seul recours est admis : celui du Sacré. Les paysans siciliens, en mai 1983, face à l’éruption de l’Etna, n’ont pas dérogé à la tradition et le bras de Santa Barbara a été amené devant la coulée.

On y croirait sans trop y croire qu’il existe, quels que soient les âges, une sorte de constante dans les attitudes mentales par rapport aux cataclysmes. Que les gens de l’Etna réagissent comme ceux du Huyna Putina et que le Sénégalais contemporain ne trouve d’autres explications à la pandémie actuelle si ce n’est un châtiment divin, relève de l’analogie. Et, l’intérêt d’en disserter résulte d’abord du rapport entre les faits de conjoncture et les mentalités.

Mais quelle est précisément la nature de ces péchés qui nous valent le châtiment divin?

Pour les sociétés d’époque, il s’agit plutôt de ruptures de tabous, c’est-à-dire de l’oubli des bonnes manières, des normes, celles qui sont liées aux choses sacrées, au sacer des modèles mythiques: péché du peuple, colère d’un dieu, vengeance d’un serpent, d’un oiseau, d’une baleine, ou de son ennemi, lutte entre deux dieux, lutte entre deux serpents/inceste. Ou encore, c’est la colère de la Terre, en raison de l’action d’un homme qui a blessé le casque d’une tortue, parce qu’on a blessé d’une flèche le poisson qui nageait dans l’arbre de la vie, ou parce que la lune est tombée dans la mer. La lune a également pleuré faute de pouvoir épouser le soleil ; un ours a fait de même, car il ne pouvait épouser une grenouille.

Ramenées à notre époque, ces explications peuvent nous sembler ironiques et caduques. Mais peut-on pour autant dire que les gens de toutes les époques passées avaient tort si notre attitude face au coronavirus comporte des dérivés et des subsistances de la pensée primitive.

La vérité cest que nous ne pouvons pas, au 21e siecle, avec tout l’arsenal scientifique, technique et technologique dont nous disposons et, avec la somme des connaissances accumulées au sein de l’histoire, nous permettre de ne trouver d’autres voies salutaires à notre survie qu’un refuge dans la pensée primitive, comme qui dirait un phénomène de régression.

PHB.

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DIEU EST MORT, L’HOMME EST VIVANT.

Rien ne m’énerve plus que d’entendre des Sénégalais soutenir que ce qui se passe en ce moment dans le monde est le fruit d’un châtiment divin. Dieu est fâché, disent-ils, parce quil y aurait trop de péchés sur terre.

Comme si Dieu leur avait parlé, ils en déduisent alors que le seul remède face à la pandémie est de s’en remettre au tout puissant, de prier et d’attendre fatalement que le sort s’abatte sur nous.

Pour ma part, j’estime que si tant est que Dieu est fâché, alors il l’est moins que toutes les années précédentes. Car, toutes causes confondues, la pandémie n’a pas encore fait autant de mort que l’année 2019 par exemple.

Tout compte fait, en se référant à ce raisonnement obscurantiste, on peut dire que dieu n’a jamais cessé de se fâcher car tous les ans, le paludisme et la grippe saisonnière tuent beaucoup plus de monde que le coronavirus ne l’a jusque-là fait. Alors si Dieu est fâché, je le trouve bien assez clément dans sa colère.

Arrêtez donc vos bêtises. Essayez plutôt de faire tomber les écailles de vos yeux aveugles. Dieu n’est pas humain et je ne connais d’humains qui aient pu lui parler en en tête-à-tête.

Il vaut mieux donc appréhender le monde et les phénomènes de la vie de manière scientifique et pragmatique plutôt que de verser dans le mysticisme. Yalla dou nitt.

Pierre Hamet Ba.

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GUTERRES, VOUS AVEZ TORT

Selon le Secrétaire Général des Nations unies (au micro de Rfi et France24), l’Afrique comptera des millions de morts du Coronavirus. Je m’inscris en faux contre cette allégation pour des raisons purement systémiques.

La propagation de ce virus est principalement le fruit de la mondialisation. Et, la mondialisation n’a pas encore atteint nos contrées lointaines. Si les mesures de limitation de la circulation des biens et des personnes à l’intérieur des territoires d’Afrique sont maintenues, le virus n’atteindra pas les terroirs où 61% de la population africaine mène son existence.

Ensuite, en nous basant sur le ratio de dependance démographique en Afrique (87%), sur l’âge médian en Afrique (20 ans), et puisque le virus n’est particulièrement mortel que chez les personnes âgées souffrant dejà de certaines maladies, nous pouvons en déduire que, pour une fois, l’Afrique ne sera pas la catastrophe à craindre.

Bien entendu à cause de notre mode de vie et de la densité des populations dans les centres urbains, beaucoup d’africains seront infectés. Mais ils n’en mourront pas pour autant. De plus, avec l’apparition et l’évolution des protocoles de traitement déjà à l’œuvre et, grâce aux évolutions climatiques abruptes sur le continent, cette menace virale risque de passer très vite de pandémie à une grippe saisonnière avec très peu de détresses resporatoires chez les personnes infectées.

La population urbaine africaine est particulièrement jeune, dynamique et bien portante. Il y a comme une sorte de sélection naturelle qui s’opère en Afrique. A cause des conditions de vie précaires, des systèmes de santé publique inefficaces ou inexistants et à cause des épidémies récurrentes, l’Africain urbain contempain est particulièrement préparé à ce genre de crise sanitaire. Il ne s’agit donc pas d’une quelconque résilience génétique de l’Africain comme certains tentent de le soutenir ou de le démontrer dans des tentatives d’analyses alambiquées, mais plutôt d’une dynamique démographique à l’épreuve de la modialisation des épidémies émergentes.

Même si alors l’Europe se targue d’avoir l’une des meilleures espérances de vie au monde, elle ne prend pas en compte le degré d’incapacité de ses personnes âgées. Or, le suivi de l’indicateur « espérance de vie en bonne santé » montre que l’allongement de l’espérance de vie ne s’accompagne pas forcément en Europe d’une vie en bonne santé.

C’est ce qui explique par exemple que l’Italie est frappé de pleins fouets par la pandémie. En effet, le pays enregistre l’un des âges médians les plus élevés en Europe (45,1 an). Il est suivi de très près par l’Espagne (42,3 ans) et la France (41,2 ans). En guise de comparaison avec les pays les plus peuplés d’Afrique, l’âge médian du Nigéria est de (18,3 ans), celui de l’Ethiopie (17,8 ans) et enfin, l’Égypte avec (23,8 ans).

Dans sa globalité, l’âge médian de l’Europe est de 42,2 ans. Il n’y a donc pas de doute à mon sens. L’Europe sera plus exposée au taux de létalité du coronavirus. Ce n’est pas une question conjoncturelle, cest une question anthropologique qui aborde les relations entre population et épidémie de façon systémique.

Pierre Hamet Ba.

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LE SENEGAL FACE AU CORONAVIRUS (Troisième partie)

Les mesures d’accompagnement sont tout aussi consternantes. Là encore, on peut se demander s’il est bienvenue d’offrir à tour de bras des avantages fiscaux en lieu et place d’une déduction d’impôts contre une participation financière des entreprises à l’effort de lutte contre le virus. Point ne serait alors question de s’énerver sur la maigre contribution du secteur privé. Ensuite, est-il cohérent, au premier trimestre de l’exécution budgétaire, de lever 1/4 du budget national annuel sans même auparavant avoir déterminé, du moins aux yeux du peuple, les besoins et les orientations des dépenses? 1000 milliards pour quoi faire?

Le Fonds de Solidarité nationale existe déjà. Elle avait été soustraite des attributions du ministère de la solidarité nationale en fin 2007 pour être placée à la Présidence de la République sous l’autorité du Chef de l’Etat. De bonne foi, je n’ai aucun souvenir de sa supression. L’administration comporte tout aussi dans son organisation un fonds secours/urgence. De plus, pour peu que nous n’ayons pas la mémoire courte, nous pouvons nous rappeler qu’en août 2005, cette même administration a apporté une reponse urgente à une calamité naturelle. Le plan diakhaye a délogé et recasé un peu plus de 12 mille sénégalais sinistrés dans des abris provisoires en leur fournissant quotidiennement tout ce dont ils avaient besoin en termes d’hygiène et de propreté en plus de les nourrir et ce, plusieurs années durant. A ce que je sache, même dans ces conditions, il ne s’y était déclaré aucune épidémie ni aucun mouvement d’humeur d’envergure. De mains de maître la situation avait été gérée avec tact. Le budget de cette opération de grande envergure n’avait été estimé qu’à 54 milliards. Ce ne sont donc pas les dispositions administratives ni les compétences qui manquent à notre corpus gouvernemental. Ce qui manque en ce moment cest une véritable stratégie tranversale de gestion de la crise.

Je suis pour ma part convaincu que l’épidémie ne requerra pas autant du contribuable. Parce qu’un protocole de traitement en 6 jours associant hydroxycloroquine et azythromycine est en discussion très avancée et, à defaut de mieux, devrait être adopté rapidement dans les prochains jours. De même une étude très récente parue dans the Annals of Internal Medicine (mars 2020) indique que le temps d’incubation du virus est en réalité de 5 jours dans 97,5% des cas. Seule 101 personnes sur 10.000 infectées developperaient des symptômes après 14 jours. Une fois qu’on sait comment agit une maladie et comment la traiter, elle cesse d’être une menace véritable… (A suivre).

Pierre Hamet Ba.

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LE SENEGAL FACE AU CORONAVIRUS (Deuxième partie)

Je parlais de population têtue et de crise d’autorité au Sénégal dès les premières heures de cette pandémie et, j’en étais arrivé à proposer au Chef de l’Etat de décréter l’état d’urgence. Mais l’état d’urgence dont je parlais est une solution et pas un problème. A mon avis les décisions prises et annoncées en grandes pompes déplacent la problématique aussi bien dans le temps que dans l’espace, mais n’en apportent aucunement une solution.

L’objectif principal de l’état d’urgence est de ralentir la propagation de l’épidémie afin de la contenir. Pour ce faire les rassemblements, les attroupements et les interactions sociales doivent être drastiquement diminués et controlés. Après avoir réduit les audiences des differents cours et tribunaux, empêché à nos boutiques de quartier de vendre du pain, fermé les écoles, les mosquées, les églises, les restaurants, les bars, les cafés, les boîtes de nuits, les salles de cinéma et généralement tout lieu de rencontre, de loisir et de convivialité, à quoi sert-il de décréter un couvre-feu de 20h à 6h du matin, comme si le virus ne se transmettait qu’à la tombée de la nuit?

Quand on est respectueux de sa population on ne lui annonce pas un état d’urgence en tant de paix, seulement 4h avant sa mise à exécution. Une telle décision, qui suspend les acquis démocratiques, restreint les libertés individuelles et celles d’opinion, qui donne la possibilité aux forces de l’ordre de faire usage de leurs armes, devrait être annoncée la veille pour le lendemain ou alors le matin pour le soir. Cela aurait donné à l’ensemble de la population le temps de s’organiser et, permis à la presse et aux differents relais traditionnels de diffuser l’information sur l’ensemble du territoire national et d’en débattre pour que nul n’en ignore le sens, l’importance et la nécessité. Procéder de cette sorte aurait donné à la population de percevoir de manière subliminale une autorité morale, consciente et soucieuse de son bien-être plutôt qu’une décision unilatérale, autoritaire et coercitive.

La vérité c’est que nous sommes loin, très loin du compte. Pas de pain au coin de nos rues: tout le monde s’amasse dans les boulangeries; pas de prières à la mosquée: rassemblement et marche de protestation; état d’urgence et couvre-feu: les marchés, les supermarchés, les quais de pêche sont pris d’assaut; sans compter la ruée vers les transports publics à certaines heures. En quoi alors cet état d’urgence assorti d’un tel couvre-feu permet-il de contenir la propagation de l’épidémie? Je ne le sais pas.

Ce que je sais par contre, c’est que nous allons très vite passer à un état de banalisation de l’épidémie surtout quand les mesures prises vont s’avérer inaptes à freiner la progression des cas positifs. Voilà comment on passe de l’embarras du choix au choix de l’embarras qui n’est rien d’autre que le confinement total… (A suivre).

Pierre Hamet Ba.

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LE SENEGAL FACE AU CORONAVIRUS (Première partie)

Partisans, opposants, amis et ennemis se sont tour à tour exprimés sur l’adresse du Chef de l’Etat à la Nation à l’occasion de laquelle il a décrété l’état d’urgence. D’aucuns en ont été excités et s’en sont félicités, d’autres l’ont dénigré avec jouissance et les fanatics s’en sont délectés jusqu’à l’orgasme. Mais le jour d’après, les leadeurs de toutes ces opinions ont défilé au palais de la République. Biensûr, il ne faut pas faire mauvaise figure quand le pays est en émois. Mais le plus étonnant est de voir ceux qui ont boudé le dialogue national afficher le sourire jusqu’aux oreilles à leur rencontre avec son instigateur, l’antisystème si virulant s’accorder au système comme si de rien n’était, chacun voulant s’attirer l’attention et la sympathie de la population. Or et à mon sens, il n’y a dans cette situation aucun gain politique à en tirer. Au mieux, l’on risque d’associer son image à une calamité si l’on n’est pas capable de formuler et de proposer des mesures concrètes.

Qui a entendu un seul de ces leaders énoncer ne serait-ce qu’une bribe de réponse aux multiples questions que se posent en ce moment les populations? S’auraient-ils d’ailleurs le faire? Visiblement, leur avis ne compte pas sinon comment expliquer qu’ils ne soient publiquement ni consultés ni reçus auparavant? Cest une mascarade!

Prétextant délibérément, et sans fondement sociologique apparent, qu’en pareille situation le peuple a besoin que ses leadeurs se joignent au cœur, ils se sont tous rangés derrière les mesures annoncées la veille, tentant ainsi de se donner une image conciliante, moralisatrice, consentante, et partisane des dispositions émises par l’adversaire dont ils rêvent, autant qu’ils sont, du fauteuil, s’ils ne le detestent.

Comme si tout était parfait dans un monde parfait, les hommes politiques ont encore, une fois de plus, occulté le vrai débat. Le pays a besoin d’actions inédites, de mesures pragmatiques, de réponses à des questions qui ne s’étaient encore jamais posées, mais pas d’effets d’annonce et d’intentions politiques inavouées. Utiliser cette situation de détresse nationale pour donner un second souffle à un dialogue qui peine à rassembler est, pour ma part, indigne de notre intelligence. De grâce, arrêtons la fable politicienne et faisons face à nos propres contradictions.

Ma participation à ce débat est depourvue de toute passion, de toute position partisane ou non partisane. Je n’ai pas la science infuse et si je m’exprime sur la situation actuelle de notre pays, c’est en ma qualité de simple sénégalais concerné par les décisions publiques et surtout par la manière dont les autorités gèrent cette crise sanitaire; il y va de ma survie et de celle de mes concitoyens.

Nous ne sommes pas dans une guerre au sens conventionnel du terme où les principales installations stratégiques de notre pays seraient en danger et devraient être défendues corps et âmes par nos forces armées. Nous ne sommes pas assiégés par l’ennemi et nous ne sommes non plus dans une situation de désordre public, de menaces de sabotage ou d’attentats qui justifierait l’usage de la violence contre les sénégalais qui, au-delà de 20h, on ne sait pour quelle raison, se sont retrouvés en dehors de chez eux, si tant est qu’ils en ont un.

Nous sommes, comme le reste du monde entier sous la menace d’un virus. Et, une administration responsable, c’est-à-dire, qui place son peuple au centre de ses préoccupations, capable de la nourrir, de la soigner, de la protéger et dans pareille situation, de ne s’occuper que de sa survie face au danger qui risque de le décimer, devrait être capable de mobiliser aisément l’adhésion massive des populations dans sa stratégie de gestion de la crise… (A suivre).

Pierre Hamet Ba.

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LA RÉPUBLIQUE IMPOSSIBLE OU COMMENT COMMUNIQUER AVEC DES RESCAPÉS.

Qui va donc conseiller nos autorités sur la manière de bien communiquer par les temps qui courent? Je trouve qu’il y a trop d’informations stratégiques qui sortent de leur bouche, trop d’informations alarmantes et pas une seule solution.

Les images du Ministre de la santé et de son directeur de cabinet seront très vite associées à des oiseaux de mauvaises augures. Au lieu d’inspirer la confiance et la sérénité, ils vont vite susciter la peur et la panique chez les populations rien qu’en apparaissant tous les soirs à la télé pour dénombrer les cas positifs. Ils ne sont pas dans leur rôle. Car qu’advient-il quand les autorités qui doivent nous rassurer véhiculent la panique et semble n’avoir aucune solution. Penser que faire peur aux populations les convaincra de se confiner, c’est méconnaître le fatalisme du Sénégalais et son rapport à la mort qui, plus que tout, n’est rien d’autre sinon un destin inéluctable.

Nous sommes dans un pays où des gens qui ne savent même pas nager ont décidé de traverser l’Atlantique à la recherche de meilleures conditions de vie; où tout ce qui arrive l’est par la volonté divine; où la défaillance de l’État a entraîné sa défiance. Qu’est ce que l’Etat, où est l’Etat et que fait l’Etat?

Entre talibé et citoyen, beaucoup d’entre nous choisissent d’être des talibés. Car le marabout est là quand on a besoin de lui. Il n’a pas battu campagne pour se faire élire. Il n’a pas menti pour occuper son fauteuil. Il na détourné ni abusé des biens de qui que ce soit, encore moins versé dans des malversations et des comportements peu orthodoxes. Il a été choisi d’où sa légitimité indiscutable. Il prie pour ceux qui bravent les océans. Quand la vie semble mourir, il puise dans le fondement sacré de la croyance pour trouver les mots qui feront à nouveau battre le coeur de l’existence. Et jusque devant la mort, le marabout est omniprésent. Certains ne sont même pas loin de penser que leur marabout les accueillera à l’au-delà même s’ils meurent avant lui. Le marabout est donc le trait d’union entre les autorités et les talibés et entre Dieu et les hommes. Il est l’autorité suprême. Il est légitime. Mais où est l’Etat, quà-t-il fait, quel est son rôle et que représente-t-il? Beaucoup ne le savent pas. A vrai dire ils n’en ont même pas la notion. Il s’en moque. Un point cest tout.

Voilà pourquoi nous assistons à un conflit d’autorité. Le marabout est légitime, l’Etat est légal. Le coronavirus met à nu la faillite de l’Etat où plutôt son absence dans tous les domaines du quotidien du Sénégal profond. Car, comment réclamer son droit d’appliquer le Droit quand on ne s’acquitte pas de ses devoirs? Une telle autorité serait difficile à exercer sans ambages. La coercition ne sera donc pas la solution.

Nous affrontons la mort presque tous les jours depuis notre naissance. Malaria, gale, tuberculose, fièvre jaune, variole, peste et j’en passe sans compter la précarité et la pauvreté qui rythment notre quotidien. Tout est passé par là. En somme, nous sommes tous des rescapés. Allez donc tenter d’expliquer à un rescapé de tous les dangers, qui croit fermement que seul la volonté divine le maintient en vie, qu’il risque de mourir d’un virus… Ce serait fastidieux. Voilà pourquoi il faut repenser la communication de crise avant qu’une crise de la communication ne s’installe définitivement et ne nous plonge dans le chaos.

PHB.