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LA MOSQUÉE N’EST PAS UN SIXIÈME PILIER DE L’ISLAM.

Le fanatisme religieux a ceci de particulier qu’il accorde une certaine pureté à la civilisation islamique. Or, lorsqu’il sagit de civilisation, il n’y a, du point de vue de l’évolution humaine, aucune pureté. Ainsi nomme-t-on le tapis de prière Sajada en Wolof. Or, étymologiquement le verbe arabe "Sîn-jJîm-Dâl" dont sont issus les termes "Sajada" (se prosterner); Masjid (mosquée); Jâmi (rassembler) de la racine "Jîm – Mîm – ‘ayn" qui donnera tout aussi le terme wolof "Jouma" dérivé de Masjîd al-jâmi‘; provient originellement de l’Araméen et désigne une stèle. Mais on le retrouvera plus tard au cours du Ve siecle en Nabatéen avec cette fois-ci le sens de lieu de culte. Les termes wolof Sajada, Jouma et Jaka bien que désignant trois choses inassimilables avec des charges affectives différentes, proviennent tous de la même racine pas du tout islamique et veulent originairement dire la même chose. L’emprunt est donc le propre de toute civilisation et les choses n’ont de significations que celles projetées sur elles. Il en est de même des mosquées. Comme n’importe quelle autre bâtisse, elles sont faites de sable, de ciment, de béton et de fer. Elles n’ont de portées sacrées que celles projetées sur elles. A Cordoue où se tiennent les rencontres annuelles islamo-chrétiennes, la même bâtisse sert concomitamment de mosquée et d’église. On l’appelle alors mosquée-cathédrale, témoin des civilisations qui se sont succédées dans la région depuis des millénaires. Les connaissances accumulées en art islamique et en architecture anté-islamique ont démontré l’origine des formes architecturales de nos mosquées contemporaines qui ne sont ni une prescription divine, ni une invention musulmane, encore moins un sixième pilier de l’islam. A vrai dire, si Dieu est si magnanime, si clément et si miséricordieux qu’il est dit dans le Saint Coran, il n’a point besoin du bovarysme des imams et de l’insolente richesse qui orne les murs de nos mosquées pour exhaucer les prières des gens pauvres qui s’y prosternent. Il n’y a par ailleurs que très peu d’éléments dans le Saint Coran qui parlent nommément de mosquée et lorsqu’on y évoque le lieu de culte c’est pour faire référence à la Ka’aba. D’ailleurs notre prophète PSL n’a-t-il pas dit que toute la Terre est une mosquée sauf les cimetières et les lieux d’aisance: « la Terre m’a été rendue lieu de prière et pure. Quiconque parmi les hommes de ma communauté atteindra l’heure de la prière aura un lieu de prière et de pureté ». S’il y a donc un risque de forte propagation du coronavirus, il n’y a, du point de vue de l’islam, aucun inconvénient à ne pas tenir la prière de l’Aïd el-Kebir. C’est une question de responsabilité.

Pierre Hamet BA.

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Petite Pensée Ontologique: DU DROIT OBSCUR.

Sous le prisme de la pensée de David Hume, la loi perd donc tous ses fondements logiques « pour devenir le simple effet d’un ensemble de pratiques sociales en vertu desquelles certaines décisions sont acceptées au sein d’un groupe comme l’application légitime de normes juridiques lorsqu’elles sont produites dans certaines conditions. La normativité provient alors de ce que, dans certaines circonstances et sous certaines justifications, certaines institutions disposent, de fait, d’une certaine autorité leur permettant de justifier certaines décisions en les mettant en relation avec des énoncés » (M. Lamballais, 2018). Ainsi, « le système juridique n’est alors pas autre chose qu’un système de justification » (M. Troper, 1994). Comment alors appréhender l’idée d’une loi suprême qui s’imposerait en tous temps et en tous lieux à tous les hommes nonobstant leurs différences multiples comme singulières, supérieure à toutes les autres formes de loi, sans que ce ne soit d’une divine émanation ? Prétendre à l’universalité de la loi n’a pour ainsi dire aucun autre effet sinon que de permettre au politique de s’en saisir non pas comme un fait social inscrit dans l’histoire, mais comme la justification si ce n’est la légitimation à priori par le sceau divin de toutes ses exactions.

Pierre Hamet BA.

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Petite Pensée Ontologique: ÊTRE ET DEVOIR ÊTRE?

Selon la thèse kelsenienne de la norme fondamentale, il existe bel et bien une norme supérieure. Mais elle ne peut être que supposée. Or, à moins que ce ne soit dans le cadre théorique dualiste pure relatif à la césure ontologique entre l’être et le devoir être que Kelsen à dessiner – dont, par ailleurs, découlent des implications logiques et épistémologiques, – on ne peut fonder la loi sur la base d’une simple hypothèse. Au dualisme kelsenien, toutefois fondé en théorie pure, nous pouvons dès lors opposer la « thèse sociale » d’autant plus que d’un être, il est pratiquement impossible de déduire logiquement un devoir être. C’est la conclusion du philosophe écossais David Hume selon qui, la connaissance de la nature ne nous permet pas d’aboutir, par simple déduction, à des lois « scientifiques » de la conduite humaine.

Pierre Hamet BA.

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Petite Pensée Ontologique: DE LA TEMPORALITÉ RELATIVE.

Si d’un autre côté, nous admettons que la loi est relative et qu’elle change avec le temps, alors, nous pouvons considérer que chaque époque a raison en son temps et à sa manière. Si donc la loi doit avoir une validité donnée ou universelle, elle ne le peut qu’en impliquant une conception totalitaire et artificialiste d’elle-même. La loi ne peut s’arrêter ainsi à une norme posée par la volonté humaine. Car, si l’on admet que la loi ne peut exister que s’il existe déjà une loi, alors la loi, si tant est que son objectif est d’être positive, ne saurait avoir de valeur juridique qu’à condition d’avoir été produite en vertu d’une norme qui lui est supérieure. Or, il n’existe pas au sein de l’histoire de norme supra ou méta légale qui ait été posée. Il doit donc exister une norme située au-dessus de la loi qui n’a pas de réalité empirique, c’est-à-dire linguistique, tout en étant juridique.

Pierre Hamet BA.

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Petite Pensée Ontologique: DE LA RELATIVITÉ TEMPORELLE

Si la loi doit être considérée comme une vérité universelle, et donc immuable quelque soit le citoyen en prise, alors que l’idée de ce qui est conforme à la loi peut changer d’âge en âge, alors il faut s’attendre, un âge ou un autre, à ce que la loi ait tort. Il n’y a, pour ainsi dire, pas de raison que la loi instituée par le citoyen ne puisse satisfaire les exigences du citoyen. Ce serait figer le citoyen dans le temps. Or, puisqu’aucune époque passée n’a eu tout à fait l’idée de la loi qui prévaut aujourd’hui, il devrait s’ensuivre ou bien que nous ayons tort dans tous nos jugements, ou bien que toutes les époques passées se soient trompées. Evidemment, cette dernière hypothèse va dans le sens d’une croyance qui implique que toutes les époques passées s’efforçaient de devenir ce que nous sommes. Pourtant, il est vraiment difficile de prétendre que les gens du passé se trompaient quand ils vivaient leur vie comme nous vivons maintenant la nôtre.

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Petite Pensée Ontologique: LA LOI A TORT.

Sous le dehors de ses atours aux prétentions équitables, la loi, sous l’elfe politique, est violente. Elle prétend à l’universalité c’est-à-dire à sa capacité à s’appliquer de la même manière sur tous et partout où besoin est. Or, nous venons de le voir, telle prétention semble aberrante. L’idée d’une construction juridique absolue, immuable, rigide et valable pour tous, en tout temps et en toute circonstance, a toutes les chances d’être une religion. Parce qu’elle déifie la loi et fossilise concomitamment la nature humaine suggérant que le citoyen ne peut, dans le déroulement du duo-pôle espace-temps, évoluer et transformer son environnement. Or, il est difficile de croire que le citoyen a un contenu statique. Si alors la loi doit être considérée comme une vérité universelle, et donc immuable quelque soit le citoyen en prise, alors que l’idée de ce qui est conforme à la loi peut changer d’âge en âge, alors il faut s’attendre, un âge ou un autre, à ce que la loi ait tort.

Pierre Hamet BA.

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Petite Pensée Ontologique: LE BERGER DES BÊTES HUMAINES.

En lieu et place de nous protéger, la loi nous effraie. Curieux paradoxe ! Mais encore plus curieux cette propension à parquer l’humanité comme l’on parquerait le bétail à la tombée de la nuit. Le politique se la joue encore pasteur (agelaiokomikè) d’un cheptel animal, nourrisseur (trophè) et soigneur (therapeuein), les mêmes notions platoniciennes dans le Gorgias et le Politique, aujourd’hui fortement remises en cause – depuis la réflexion épistémologique entreprise par Averroès sur l’analogie tout aussi aristotélicienne et socratique entre médecine et politique – opposant un art des cas (la médecine) et un art des codes (la politique) dans un corps à corps dont l’aboutissement dialectique maladroit avait fini de définir la politique comme la science gnostique auto-épitactique du pastorat des troupeaux humains (L. Gerbier 2003). La régression du politique au sens psychiatrique du terme est frappante et inquiétante. Machiavélique, il se réclame ; le prince, son Nord. Mais n’a-t-il pas lu le florentin de travers avec un esprit si naïf qu’incapable de faire la part des différences essentielles entre machiavélique et machiavélien ?

Pierre Hamet BA.

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Petite Pensée Ontologique: LA LOI NE VAUT RIEN.

D’un côté, se perçoit la communauté de ceux qui ressentent le mal ; et de l’autre, celle de ceux qui, sous le couvert du manteau de la loi, le leur ont affligé pour ne point le ressentir. Les médecins-politiques peuvent alors « tuer ou exiler celui-ci ou celui-là pour purger et assainir la cité, exporter des colonies comme on essaime des abeilles ». De telles choses seraient justes au nom de la loi car conformes à celle-ci. Or, parce qu’« elle ne sera jamais capable de saisir ce qu’il y a de meilleur et de plus juste pour tous, de façon à édicter les prescriptions les plus utiles, [la loi ne vaut rien] car la diversité qu’il y a entre les hommes et les actes, et le fait qu’aucune chose humaine n’est, pour ainsi dire, jamais en repos, ne laissent place, dans aucun art et dans aucune matière, à un absolu qui vaille pour tous les cas et pour tous les temps (294b).

Pierre Hamet BA.

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Petite Pensée Ontologique: LA LOI ET LES BÊTES HUMAINES.

La loi, déficiente donc en ce qu’elle procède unilatéralement et presque exclusivement par la contrainte, est pour ainsi dire mise au défi par un corps social déjà bien éprouvé. Que ces manifestations d’humeur soient spontanées et soutenues par ceux que le politique pâture comme des bêtes n’est pas fortuite. Dans la douleur, les bêtes du politique ont appris à faire corps comme une communauté politique de la même manière que, dans son approche épistémologique de la politique et de la médecine, Averroès, reprenant à son compte les thèses dialectiques platoniciennes sur le sujet, stipule que la disposition à la communication entre les parties et le tout de la communauté politique est semblable à la disposition à la communication entre les parties du corps animal et le tout de ce corps, pour la douleur comme pour le plaisir. Ainsi tout le corps se plaint alors qu’un seul doigt souffre de quelque manière, de sorte que l’affliction est dans tout le corps, et l’on dit qu’il est malade, et la disposition est la même pour la joie et le plaisir. […] Et tel est le plus grand bien de la communauté politique, à savoir que ses parties et son tout soient semblablement affectés par la joie ou par l’adversité, comme dans la disposition des membres du corps unis avec le corps (Averroès Exp., I, xxvii, 2-4, p. 52).

Pierre Hamet BA.

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Petite Pensée Ontologique: DE LA DÉMOCRATIE ÉRUPTIVE

Le corps à corps actif ou passif, violent ou calme, sensible ou indolore semble pour ainsi dire inévitable. Tout au moins, le débat, primordial en démocratie si tant est qu’il est contradictoire, pourra y joindre le politique au cœur et enfin sonner le clap de ce simulacre de démocratie au sein de laquelle le citoyen est un spectateur, non un acteur, qui n’a de droit que de jeter un bulletin dans l’urne à intervalle régulier, de choisir un politique parmi tant, puis de retourner chez lui, consommer, regarder la télé et surtout ne pas déranger. Un instrument docile de consommation, passif, obéissant, ignorant et programmé, c’est à quoi le politique a réduit le citoyen. Il l’a détourné vers des buts inoffensifs, usant de la loi pour écraser ses sentiments normaux, somme toute, incompatibles avec ses desseins tyranniques. Pour le moins, les balbutiantes sautes d’humeur citoyennes se comprennent comme les fumerolles d’un magma social en perpétuelle fusion.

Pierre Hamet BA.