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ATTENTION VOTRE EXCELLENCE !!!

Nous vivons dans une société où le seul résultat compte. L’on nous juge en fonction de notre appartenance politique, de notre avoir. Peu importe que nous ayons vendu notre âme, retourné notre veste, trafiqué la vie de nos frères et de nos enfants, souiller notre corps dans l’homosexualité et la pédophilie, trahi des proches pour l’intérêt personnel, nagé dans l’hypocrisie, déformer la vérité, abuser du pouvoir, vivre à la sueur du front des autres, fouler du pied la justice. Tout ce qui importe c’est de s’inscrire comme un mouton dans le courant du parti berger. L’idéal a déserté le Sénégal, les idéologies se sont exilées, et ne parlons même pas du débat contradictoire, avant d’être assassiné, il a préféré se suicider. Il ne pouvait en faire autrement dans ce Sénégal où l’on se sent attaqué, où l’on se dit automatiquement, sans réflexion d’aucune sorte, pourquoi il s’attaque à mes privilèges, à mon siège ? Le privilège, le siège, c’est tout ce que l’on voit, c’est tout ce qui préoccupe. L’incapacité à soutenir le débat contradictoire dans un discours cohérent et satisfaisant est inquiétante. Toute réaction est traduite politiquement et s’en trouve ainsi réduit à une simple rébellion, un avis de mécontent, d’homme frustré, en atteste les propos du président de l’assemblé National à la sortie de « …un opposant au pouvoir… ». Et on se glorifie de ces termes : Sénégal pays de dialogue ; Sénégal pays de Téranga. Vertus, tradition, valeurs culturelles où simple slogan…

C’est certes vrai quelque part. Grâce à deux vertus essentielles de sa culture : Masla et  Soutoura, le Sénégal a jusque là évité les perturbations et les dérives politiques. Mais aujourd’hui, ces valeurs ne sont-elles pas dépouillées de leur sens originel ? Quand on confond Masla et faiblesse, Soutoura et hypocrisie, n’est-ce pas là un abus, une déformation de la Culture sénégalaise ? Masla et Soutoura sont certes moteurs de paix et d’équilibre, mais quand on en abuse ne deviennent-elles pas source de dérives et de perturbations politiques : Lou ëup tourou.

Un peuple n’a que les dirigeants qu’il mérite. C’est, dans une certaine mesure, acceptable. Mais comment est il dirigé ? N’est-ce pas en fonction de ses vertus et valeurs culturelles les plus fondamentales ? N’est-ce pas celles-là qui permettent aux dirigeants de prévoir les réactions pouvant dériver de leur gestion des biens publiques et de leur attitude envers la population ? Masla et Soutoura sont tellement galvaudés que le Sénégal a évolué vers quelque chose comme un Disc dur. On nous maîtrise par une programmation, on nous imprime des idéologies, on est même allé jusqu’à nous faire inoculer une certaine notion de la politique. Nous constituons une population de marionnettes. On nous traîne à tous bouts de champs sans contrainte d’aucune sorte. Qu’advient-il alors quand l’un d’entre nous décide de rompre avec cette habitude ? « Wade… au pouvoir… » n’est-il pas considéré comme une attaque contre le système, un virus qui déjoue la programmation, tout simplement parce qu’il rompt avec la chaîne quotidienne ? Qu’est-ce qui peut tant déranger dans « …L’alternance piégée ? » au point de déclencher toutes ces hostilités ? En réalité, ne reproche-t-on pas à l’auteur d’être sortie des sentiers battus de terribles abus de Masla et Soutoura ? N’est-il pas bien que des citoyens prennent la liberté de se mettre au périmètre de ces valeurs ? N’est-ce pas en ceux là que les dirigeants doivent entrevoir l’inappétence ascendante ou décroissante du peuple sénégalais ? Comment oser faire fie des propos, fussent-ils faux, d’un citoyen sur la gestion des affaires publiques ? Nos dirigeants veillent-ils encore à rester à la hauteur de nos attentes ? Pensent-ils à satisfaire nos besoins et aspirations ? Sont-ils préoccupés par l’avenir de la Nation ? Qu’on nous interpelle sur l’œuvre de Latyf est significatif. Mais cette signification parle de la confiance que le Président de la République porte encore au peuple sénégalais. Alors que là, ce n’est pas la confiance de Son Excellence en son peuple qui est en jeux, mais celle du peuple en Son Excellence. Ne serait-il pas plus significatif que les Sahabas défendent leur messager avant que le peuple n’entreprenne quoi que ce soit ? Le journaliste écrivain a osé affronter l’Etat, que le Gouvernement s’emploie à ressusciter le débat contradictoire, et de nous prouver qu’ils sont, non seulement à la hauteur, à même de participer à un débat contradictoire, mais aussi et surtout, démocratie intégrée, qu’ils n’ont rien à se reprocher dans la gestion de la chose publique. C’est la seule issue valable pouvant lever les barrières sur le chemin de la démocratie que Wade lui même a balisé. Dans le cas contraire, le piège se justifie. La démocratie devient une illusion, quelque chose comme un château de carte qui s’effondre après que nous ayons déployé toutes les forces de la Nation pour le construire. Quoi de plus désolant et de plus décevant ? N’est-ce pas là, la terminaison dépréciative de la longue idéologie qui naquit chez nous il y a trois ans.

Au lendemain de l’alternance, nous nous sommes tous empressés d’enterrer l’opposition ; 2e piège… Si tout le monde pense les mêmes choses de la même manière, si nous regardons tous avec les mêmes yeux, ne nous condamne-t-on pas délibérément dans une anarchie ? Ensuite des frustrations ; 3e piège… Une opposition peut-elle exister par la seule obsession du pouvoir ? Peut elle être animée par la seule haine de l’institution suprême ? Et le 1e piège nous tombe dessus la tête : peut-on gouverner un peuple sur la base de compromis ? Quand des opposants obnubilés par l’alternance se regroupent pour conduire l’un d’entre eux au pouvoir, il s’en suit une conséquence irrationnelle et dangereuse : l’élu devient le leader des leaders politiques avec la mention spéciale : meilleur des opposants, espoir de la Nation, nous ne nous opposerons pas à Vous. Qu’on ne s’étonne donc pas, le Front pour l’Alternance (FAL) était un piège contre ceux-là même qui l’ont pensés. Qu’ils soient frustrés et pris dans leur propre piège mérite attention. En réalité, ceux-là ne sont-ils pas aujourd’hui opposant  que parce qu’ils estiment que leur part du gâteau, s’ils en ont eu une, aurait du être plus grande qu’elle ne l’a été ? Nous vivons donc dans une sorte de désarroi politique où toutes les occasions sont bonnes pour affaiblir le Président Wade. Ne voilà-t-il pas esquissées, ici, les raisons pour lesquelles ils s’agrippent à l’œuvre de Latyf pour condamner le gouvernement Wade.

Mais qu’on ne s’y trompe pas aussi. Un tel climat ne justifie pas les multiples déclarations des gouvernants. Ne voyons pas en ce bouquin un bilan de l’alternance même si l’auteur l’affirme au bas de la page 25. L’évaluation ne pourra de toute manière être exhaustive qu’à la fin du mandat. Abdou Latyf parle légitimement, comme tout bon citoyen, d’épisodes précis de l’histoire Wade au pouvoir. Son intention n’est-elle donc pas d’attirer l’attention plutôt que les rancunes ? N’affirme-t-il pas entre ses lignes que le grand piège, la trahison de la confiance du peuple, est encore évitable ? L’espoir était certes plus grand que les réalités du pays, la volonté et l’ambition de Wade étaient peut-être plus grandes que les moyens de la Nation. Mais attention, la confiance a été et reste à la mesure de l’homme que nous avons sans équivoque porté au pouvoir le 19 mars 2000. Qu’il s’attelle à certaines priorités, c’est sa politique, mais qu’il n’oublie surtout pas que la confiance reste et demeure pour les quatre années à venir. L’arme est certes dégainée mais la balle est encore dans le canon. On peut encore revoir la cible. D’où la nécessité de n’avoir pas de réactions épidermiques mais de prendre en compte la température du peuple. La démocratie n’est-ce pas aussi cela ? Mais quand un citoyen est menacé de mort parce qu’il a osé parler quand parler lui semblait nécessaire, la crédibilité de l’idéologie démocrate ne s’en trouve-t-elle pas remise en cause ?

Cependant, s’il est important que des citoyens puissent tenir un discours aussi libre que celui de Latyf, n’est-il pas tout aussi important pour un peuple d’éviter que les images symboliques de son histoire ternissent ? Au delà de sa politique, au delà de son statut de fondateur du parti démocratique sénégalais, au delà de sa fonction de président de la République, Abdoulaye Wade ne représente-t-il pas une des quelques images symboliques de notre pays, une bibliothèque qui n’a pas encore pris feu ? Est-ce alors acceptable qu’on le présente comme un arriviste au pouvoir ? Doit-on faire de lui un simple opposant au pouvoir ? Ne représente-t-il pas autre chose en dépit de toutes les contestations ? N’est-il pas celui qui a tout abandonné pour la Nation ? Celui qui s’est investi et a investi pour la paix dans son pays ? Celui qui, vingt cinq ans durant, s’est battu pour mener notre existence vers un lendemain meilleur ? N’est-il pas celui qui nous a tous permis d’espérer par son intelligence, son charisme et sa témérité ? N’incarne-t-il pas l’homo-sénégalensis que chacun de nous voudrait être ? N’a-t-il pas montré que le rêve sénégalais existe et que nous pouvions dépassés l’impasse que nous croyions tous infranchissable ? Ne nous a-t-il pas rendu la fierté d’être sénégalais au moment où, las de 20 ans de régression, nous pensions tourner le dos au pays ? Un Sénégal qui gagne, …travailler….travailler…encore travailler… n’est-ce pas une lutte contre le laxisme qui avait atteint nos moelles épinières ? Qui veut plus pour donner un exemple à la postérité ? Se battre pour son pays contre vents et marrés, allant même jusqu’à traverser le mur de la dignité humaine. Franchement, n’avons nous pas au delà de l’institution qu’il représente quelqu’un qui, de part l’image que nous gardons et garderons de lui, est en soi un moteur développement ? Si nous considérons que le développement est ce quelque chose qui passe d’abord et avant tout par un sentiment d’appartenance et de fierté envers son pays, un peuple peut-il se développer sans héros ? Pourrait-il l’être sans symbole à travers lesquels la relève prendra exemple, soit pour continuer leurs œuvres, soit pour les améliorer, soit pour éviter les erreurs du passé ? Doit-on alors ternir l’image d’une image ? Ne constipons pas notre mémoire ! Evitons l’oublie… Ce serait fatal. Ne doit-on pas trouver un moyen de revendiquer et de critiquer ceux qui nous dirigent de façon à protéger, pas à embellir, contingentement, ce qu’ils sont et ce qu’ils deviendront pour des générations de sénégalais ?

Le discours est donc clair à ce niveau. C’est de nos droits les plus fondamentaux de critiquer ceux qui nous dirigent car c’est nous qui subissons leur politique. C’est du droit de l’opposition d’aller à contre courant et de trouver des stratégies nécessaires pour équilibrer le jeu politique. Mais aussi c’est de leur devoir de protéger l’institution que représente un Président de la République, de garantir la défense des symboles du peuple, car un jour, ce pourrait être leur tour. Et « malheur à celui qui chante pendant que Rome brûle ». Au demeurant, il n’est pas du devoir de l’Etat de condamner tous citoyens désireux de crier sa colère. Et si vous nous gouvernez aujourd’hui, c’est parce que nous avons profondément cru en votre idéologie démocratique et en votre éventuelle capacité à nous sortir du gouffre. En atteste la majorité à l’assemblée nationale et la constitution que nous  vous avons accordés tout en nous l’accordant.

Enfin, si un brûlot de cette teneur a pu être pensé, écrit, édité et publié sans que vous n’en soyez auparavant informé, posez-vous la question de savoir si vous disposez de services de renseignement compétents ? Si quiconque peut fabriquer une bombe dans son coin et atteindre notre président, sommes nous vraiment en sécurité dans ce pays ? Et pire, si un citoyen quelque soit son statut, qu’il soit journaliste ou autres, parvient à poser l’ouïe, sur des secrets d’Etat n’y a-t-il pas danger ? Et de là une alternative. Dans le premier terme nous nous trouvons devant un gouvernement poreux, ayant en son sein des mouchards. Dans le deuxième terme, d’aucuns ont fournis des informations, fausses ou vraies c’est selon, pour détruire le symbole que représente Abdoulaye Wade au delà de sa fonction de Président de la République. Dans les deux cas nous sommes en face d’un impératif qui impose à Son Excellence de revoir son entourage. Sëb la ko bëttë ngui ci birr. L’alternance est certes piégée. Mais à y réfléchir encore, ce piège ne nous semble pas être Wade, il n’est pas non plus tendu au peuple, ni au gouvernement tout entier, mais au Président Wade. Par qui ? C’est à voir ! Pourquoi ? Chercher entre les lignes précédentes !

Article publié dans Walf, Taxi le journal et L’info 7 du Mardi 19 AOUT 2003

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Entre Défendre Wade et Enfoncer Wade : LA REPUBLIQUE VASCILLE

Il y a évidemment quelque chose qui se passe. Tout dépend de ce que nous entendons par démocratie. Au Sénégal, Il y a une théorie qui paraît quasi officielle selon laquelle la démocratie est un système dans lequel les gens sont des spectateurs, et non des acteurs. A intervalles réguliers, nous avons le droit de mettre un bulletin dans l’urne, de choisir quelqu’un dans la classe des chefs pour nous diriger. Puis nous sommes censés rentrer chez nous, et vaquer à nos affaires, consommer, regarder la télévision, faire la cuisine, mais surtout ne pas déranger. C’est la démocratie. Tout paraît donc normal, mais n’y a-t-il pas quelque chose qui nous guette et qui risque de tous nous ébranler ? Le peuple sénégalais a été détourné vers des buts inoffensifs, grâce à la gigantesque propagande animée par les hommes politiques qui consacrent un capital et une énergie énormes à nous convertir en consommateur atomisés, isolés les uns des autres sans la moindre idée de ce que pourrait être une dérive politique. Quand nous avons assez de chance pour trouver du travail, nous devenons un instrument docile de production. Nos sentiments humains normaux ont été écrasés, ils ne sont pas compatibles avec cette idéologie au service des privilèges et du pouvoir. En réalité, le rôle des intellectuels du pouvoir et cela depuis des décennies consiste à faire en sorte que nous soyons passifs, obéissants, ignorants et programmés. Le pouvoir s’évertue à nous éduquer de manière qu’on ne le tienne pas à la gorge. La démocratie telle que nous l’appliquons dans cette crise politique est devenue très claire : le pays doit être dirigé par des citoyens responsables, les autres n’ont qu’à se tenir tranquilles. Pour cela, tout ce que nous pensons doit être contrôlé, et nous devenons ainsi enrégimentés comme des soldats. Tout cela est la conséquence de l’alternance. Nous sommes devenus plus libre, il est donc devenu plus difficile d’utiliser la force contre nous. Par conséquent l’Etat doit s’évertuer à déployer plus d’énergie, que ce qui a jusque là été fait dans le cas Latyf, pour contrôler les opinions et les comportements. Sinon… Et on en passe.

Il est des habitudes de nos gouvernants de s’arrêter à l’évidence et à ce qui paraît logique. Or il convient d’aller chercher le latent, lou less waxoul, de faire un détour, de ne pas considérer les événements comme des choses isolées mais plutôt des situations ayant une relation forte et entretenue. Le climat politique et social qui prévaut actuellement est un rebond qui conduit à voir autrement et à tout reconsidérer. C’est un séisme politique qui mène à aller au delà de l’apparent, contourner l’évidence, s’étonner de cette vérité, déstabiliser l’ordre établi, ébranler les habitudes, passer au crible les influences extérieures, déceler les parts de responsabilités, et dans ce désarroi, reconstruire toute la stabilité sociale et politique de notre société.

Le peuple est divisé en deux camps. Soit on est avec Wade, soit on est contre lui. Il est difficile aux intellectuels, depuis la parution de « …l’alternance piégée ? » d’éviter les positions partisanes, d’avoir un discours objectifs et de faire des analyses de fonds. Les axes de réflexion traduisent toujours l’existence de deux camps qui se livrent à une bataille acharnée. La grande question reste celle à savoir vers quoi allons nous. Si l’on voie toujours à travers la réflexion d’un tiers la défense ou l’enfoncement de notre Président de la République, posons-nous la question de savoir s’il est encore possible de rester à l’écart de tout ce vacarme politique qui nous exige de mouiller dans le camps des bergers ou dans celui des moutons. Nous ne sommes pour notre part ni berger, ni mouton. Il paraît que le Président de la République m’aurait donné 10 millions pour prendre sa défense. Voyez-vous ? Après l’article « Attention Votre Excellence ! ! ! » paru dans les colonnes de Walf, Taxi, et Info, le mardi 19 août 2003, on nous a reproché d’être un Wadiste. Mais je tiens à préciser que tout ce qui porte le nom d’une personne est, à mes yeux, automatiquement suspect. Une doctrine qui s’appelle Wadisme ou Seckisme, ou Coulibalisme a toutes les chances d’être une religion. Parce qu’elle déifie la personne en question. Donc dès le départ, on sent que quelque chose ne cloche pas. Nous n’avons besoin ni de Wade ni de Latyf pour analyser notre société. Wade est un être humain, pas un Dieu. Il a des idées, des bonnes et des mauvaises. C’est aussi valable pour Abdou Latyf Coulibaly. Quand vous sacralisez un individu, vous êtes dans le domaine de la religion organisée. Et de fait, c’est ce que le Wadisme véhicule : une sorte de religion dans laquelle Wade est hissé au rang de divinité à laquelle il faut vouer un culte. Voilà ce que vos mots signifient. En réalité, je ne sais pas qui vous êtes mais si vous pensez être du côté de Latyf, là, vous ne lui rendez pas service. Parce que vous légitimez les actions entreprises contre lui rien qu’en utilisant le terme Wadisme ou Wadiste. Il n’en reste pas moins que dans cette affaire, Wade aussi bien que Latyf ont dit des choses intéressantes sur la société, et bien d’autres choses de porté plus générale et plus durable. Comme les idées de n’importe qui d’autre, il faut les accepter quand elles sont valides, les modifier ou les prolonger quand c’est nécessaire, les mettre de côté lorsqu’elle se révèlent inexactes ou inapplicables ou même lorsqu’elle peuvent inciter à la dérive. La démarche utilisée n’a-t-elle donc pas à l’écart de tout partie pris ? Et là où vous voyez la défense de Wade, n’est-ce pas des questionnements que tout citoyen pourrait légitimement faire ? Il nous semble même n’avoir pas utiliser le terme « Je », et on se permet de m’insulter au téléphone. Je ne sais pas pour quel motif vous le faites au delà du fait que vous me considérez comme un Wadiste mais je suis prêt à me faire tuer pour que vous-même ayez le droit de vous exprimer. Sinon en quoi les intellectuels conséquents et libres peuvent-ils être utile à ce pays ? L’histoire de notre pays nous a assez enseigné que les intellectuels qui prennent l’initiative d’avoir un discours objectif et cru risquent de le payer très cher. Sans parler de Latyf, si par exemple un intellectuel crée un syndicat, et qu’il y arrive, ce sera peut être bon pour le peuple mais certainement pas pour lui. Il sera l’objet de menace, de harcèlement, voire pire. Est-ce que les intellectuels sénégalais sont encore prêts à payer ce prix ? Prenons un intellectuel privilégié. Supposons qu’il rejoigne l’objectivité. Dans notre société, il ne sera pas tué, mais il sera puni. Il sera dénoncé, haï, calomnié. S’il ne le supporte pas, il renoncera. S’il est sensible à l’opinion, il sera complètement paralysé. Si l’on veut agir, il faut se moquer de l’opinion, c’est la seule façon d’être libre et de faire ce que l’on pense être juste. Mais quand on est insulté, parce que nous n’avons pas pris partie ou que, nous ayant mal lu, on nous campe du côté de Wade, cela ne veut-il pas dire que les hostilités sont déclenchées ? Cela ne veut-il pas dire que la poudre attend l’étincelle ? On m’accuse de corrompu, et subséquemment on accuse Wade de corrupteur. Ne sommes nous pas atteint ? Tout ce vacarme politique ne traduit-il pas la faiblesse de notre République ? En quoi tient le pays si ce n’est qu’à un bout de fil ? N’est-il pas temps, que nous abandonnions les débats partisans ? Le temps n’est-il pas venu de passer au crible toutes nos habitudes ? Ne devons nous pas nous écarter des passions et des privilèges ? N’est-il pas maintenant évident que notre peuple n’attache plus d’importance au Nous ? Le discours n’a-t-il pas évolué vers quelque chose comme aujourd’hui et maintenant, demain on s’en fou. Comment s’étonner alors que nous en soyons à ce stade ? Ne condamnons-nous pas nos enfants, à vivre dans une précarité pire que celle que nous vivons ? Ne devons nous pas penser à la République et à la nation plutôt qu’à nous même et toujours nous même.

Ce qui se passe c’est que nous ignorons la force de notre société. On en arrive à penser que tout ce qui nous trouble vient de l’intérieur. Alors qu’en réalité quand on est en face d’un peuple comme le peuple sénégalais, profondément ancré dans des valeurs traditionnelles, les mécanismes de manipulation évoluent autrement avant de nous pousser aux extrêmes. Nous rendons-nous compte que nous sommes parmi les rares pays africains à ne pas connaître la guerre. Nous rendons-nous compte que nous sommes l’un des rares pays à avoir quelque fois résister aux idéologies occidentales ? Nous rendons-nous compte que nous avons crier décolonisation alors que la décolonisation devait se faire du côté des colons comme du côté des colonisés ?  Nous avons, jusque là aspiré à la décolonisation mais nos colons se sont-ils décolonisés ? N’ont-ils pas encore des intérêts en jeux chez nous ? N’est-ce pas Wade lui même qui nous avez annoncé d’avoir refusé un coup d’Etat clef en main ? Ce fût une belle leçon pour ceux qui tentaient de déstabiliser notre société. Maintenant que la leçon est bien apprise, ne sont-ils pas entrain de procéder autrement ? Il faudrait peut-être aller au delà de ceux que nous considérons comme responsable du désarroi politique qui courent en ces temps. Pensez-vous qu’un livre de la teneur de celui de Latyf puisse être publié sans que les services de renseignements étrangers n’en soient informés, eux qui sont au courant de tout ? S’ils l’ont été pourquoi l’information n’a-t-elle pas été relayée pour que des dispositions soient prises en faveur de la stabilité politique de la Nation ? Ne sommes nous donc pas devenus des ennemis inavoués ? Comment se fait-il que le gouvernement tout entier soit pris au dépourvu ? La nature du danger est-elle vraiment indiquée ? Ce serait dommage qu’un jour qu’on dise que tout était parti d’un livre…. Il nous paraît important et urgent de repenser les stratégies et de mettre en œuvre toute l’ingéniosité de la nation pour parer à toutes les éventualités. Posons-nous toujours la question de savoir si un autre sénégalais refuserait l’offre qui avait été faite à Maître Wade ? Et d’un autre côté, qu’est-ce qui peut arriver quand du jour au lendemain des postes clefs de l’armée deviennent vacants ? Est-il évident dans les temps qui courent que des militaires limogés puissent se replier le cœur joyeux ? Avons nous oublié la devise de l’armée : on nous tue mais on ne nous déshonore pas ? De jour en jour, toutes les causes ayant conduit les pays africains à la guerre s’installent dans notre République. Et nous pensons encore être dans un pays de Dialogue. L’alternance a installé le règne des passions, et nous ne sommes plus capable d’équilibrer ces forces cardiaques. La vérité c’est que nous ne sommes pas aujourd’hui à l’abri des perturbations politiques. Le Sénégal des temps n’est plus le Sénégal d’aujourd’hui. Le peuple n’a plus d’opinion, il se la forge à travers les rumeurs si ce n’est à travers celle des autres. c’est dire que nous sommes d’excellents tricheurs qui trichent mal. Et, si par malheur il nous arrivait de vouloir tricher nos voisins, que Dieu nous en garde, qu’adviendra-t-il ? Le prix à payer pour regagner la confiance des sénégalais est lourd. Et pourtant c’est le prix qu’il faut pour réinstaller la stabilité dans les temps qui courent. La solution n’est pas dans toutes les décisions qui se publient dans la presse ni dans toutes les déclarations du cercle d’intellectuels qui pensent pour Wade. La meilleure stratégie consiste à aller plus loin qu’il est pensable. Le Sénégal a été un état complice de l’état colon pendant près de trois siècle. Et il nous a suffit de trois ans pour remettre en question l’échiquier de la coopération. Pouvons nous déstabiliser trois siècles de complicité politique en trois ans de règne ? N’est-ce pas là qu’il faut commencer la réflexion ?  Nous avons troublé l’ordre établie, sommes-nous alors loin du prix à payer ? Si nous gardons en vue, l’hypothèse selon laquelle, l’état colon a encore des intérêts dans l’Etat colonisé, est-il concevable que nous échappions à leur contrôle, surtout au moment où la Côte d’Ivoire est incertaine. Rien que pour cela ne sommes nous pas devenus une cible à atteindre pour que l’ordre établi depuis la colonisation soit respecté ? Notre premier ministre ne s’était-il pas indigné de la position des colons lors du naufrage du Diolas ? Pensez-vous que ce soit gratuit que ceux qui ont toujours été là, puissent un jour nous dire, devant une urgence pareille, débrouillez-vous ? Nous vivons donc dans un climat politique insupportable où tout peut arriver du jour au lendemain. Les intérêts en jeu sont tellement nombreux et insaisissables, que l’évidence n’est plus fiable. Soyons donc sur nos gardes et revenons à de meilleurs sentiments. Une chose est certaine c’est que si ces hypothèses sont juste, on en a pas après Wade seulement, mais après toute la Nation. Qui ? C’est la grande question. Mais si le Président de la République se souviens de quelles forces latentes lui avaient proposé la clef du pouvoir forcé en main, nous pourrions peut-être avoir des pistes. Et de savoir pourquoi par des jeux politiques, Son Excellence en arrive à emprisonner un de ses alliés politiques qu’il avait lui même présenté à la communauté internationale ? Pourquoi les projets du Chef de l’Etat sont souvent démolis par des forces idéologiques inavouées. En touchant Latyf Gueye, n’est-ce pas l’Afrique Aide l’Afrique qu’on touche et par voie de conséquence lui-même puisqu’il en était le défenseur ? Et encore et encore… Mais enfin, si un livre a pu surprendre, autre chose de plus secret ne peut-elle pas surprendre ?

Article publié dans Taxi le journal, le vendredi 22 aout 2003

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LA CULTURE AU PLURIEL La coalition Nationale pour la Diversité Culturelle : une menace pour les cultures africaines.

Après avoir vendu nos ancêtres et nos ressources, notre Culture est aux enchères ! Le débat est animé. On parle de coalition nationale, on parle de diversité culturelle ! Nos états africains auraient maintenant besoin d’une coalition nationale pour concevoir et appliquer leur stratégie de développement culturel. Et ironie s’en suit… Nos jeunes africains, occidentalisés jusqu’à la moelle épinière, aurait aussi besoin de coalition pour consommer européens. Est-il encore concevable au vu de l’occidentalisation ascendante de nos peuples d’admettre une telle entreprise ? Les fonctionnaires de la Culture que nous avions en face, lors du point de presse de la coalition nationale pour la diversité culturelle à la maison de la culture, ce lundi 19 mai 2003, sont-ils en mesure de cerner et de comprendre les enjeux de la culture et partant de la diversité culturelle ? Parlons de diversité culturelle !!!La dynamique de diversité culturelle joue de manière à supérioriser l’occident et à inférioriser l’Afrique. Elle a pour fonction d’assurer et de légitimer les rapports sociaux de domination des états africains infériorisés par les états occidentaux supposés supérieurs, permettant à ceux-ci de faire valoir la soit-disante excellence de leur mode de vie et de l’imposer aux africains comme le seul modèle valable de l’existence. Cet ethnocentrisme occidental alimente la course-poursuite des africains pour accéder à ce mirage d’excellence en même temps qu’il maintien et recreuse sans cesse un écart distinctif et irréductible entre l’occident et l’Afrique. Aujourd’hui la production et la consommation de masse englobent la quasi-totalité des domaines de l’existence humaine, depuis les équipements de la vie quotidienne, l’habitat, l’alimentation, l’habillement, les objets d’usage courant ; jusqu’au secteur plus privé de l’hygiène, de l’esthétique, de la santé, de l’éducation, des besoins culturels, des loisirs etc. La créativité culturelle des sociétés consiste aussi à un marquage de tous ces produits issus de la production de masses extérieures à elles pour les intégrer à la logique de leur propre socio-style. 

Dans la société de consommation d’aujourd’hui, la dynamique de diversité culturelle correspond à la construction publicitaire des différents socio-style, qui a pour enjeux la segmentation des sociétés et leurs diversités identitaires les unes par rapport aux autres. L’ethnomarketing s’efforce d’appréhender les produits et les modes de consommation en tant que marqueur d’identité pour les individus sur la scène sociale de la consommation. Dans notre société actuelle, la communauté se définit de moins en moins par sa position dans la sphère de la production et de plus en plus par sa consommation. We are what we buy!!! Autrement dit c’est par ce que nous consommons que nous déclinons de plus en plus qui nous sommes, à quel milieu nous appartenons, quelles sont les valeurs auxquels nous sommes attachés et quel sens nous donnons à notre vie. Vue sur cet angle, la dynamique de diversité culturelle paraît universelle et neutre. Mais saurions nous nous en tenir à ce qui paraît universelle et neutre ? N’est pas dans ce qui paraît universelle et neutre que l’occident nous contraint à la reconnaissance ? N’est-ce pas là que les états africains établissent avec leur soi-disant bienfaiteur une de ces amitiés louche ou l’inégalité est hypocritement niée mais secrètement sous entendu de part et d’autre ?

Parlons de la Politique et des relations internationales !!!

Les croyances occidentales inavouées dans des valeurs universelles demeurent bien un prétexte pour accentuer le degré de subordination de ceux (les Africains) qui sont déjà aliénés. Les politiques des états occidentaux refusent de l’initiative aux africains ! Ils veulent que l’Afrique continue à glorifier leur histoire, ils veulent que l’Afrique reste subordonnée, qu’elle accepte d’être leur proie, qu’elle accepte l’idée de développement. Mais le développement, qu’est-ce ? N’est-ce pas une des multiples valeurs supposées universelles ? Puisqu’il se base sur des conditions idéales de l’existence sociale dans un contexte social et historique donné, le développement n’est pas seulement économique, il est indissociable du culturel, du social et du politique… Adhérer à ce modèle économique, c’est être entraîné dans une philosophie de vie donnée, qui prétend être universelle. Demander à l’Afrique d’adhérer à ce modèle c’est lui demander de communier dans la foi en la science et  de révérer la technique, mais aussi c’est demander à l’Afrique de revendiquer pour son propre compte l’occidentalisation. Si les gouvernements de l’Afrique étaient libres d’appliquer leurs propres politiques fondées sur leurs propres cultures, les résultats ne seraient-ils pas différents ? Si les intellectuels africains avaient la possibilité et la liberté de formuler des propositions en dehors du moule imposé par les organisations internationales, ne seraient-ils pas imaginatifs, créateurs, réalistes et novateurs ? La force de la culture Occidentale, ici, est qu’elle paraît plurielle, prête à accueillir toutes les autres. C’est sans doute, encore une fois, le principe fondamental d’égalité propre à l’Occident qui lui donne cette apparence trompeuse. C’est selon ce principe que l’occident s’évertue à évoluer la société actuelle vers un village planétaire. Cependant, cette égalité qui paraît être ce qu’il y a de plus neutre, de plus légitime, de plus naturel, ne touche-t-elle pas à ce qui est de l’ordre de la culture et donc de l’arbitraire ? Ces principes d’égalité déclarés universels, fondamentaux et neutres culturellement permettent par exemple aux pays Occidentaux d’intervenir dans des guerres étrangères à eux, le cas de la côte d’Ivoire en constitue un exemple patent. Et dans le cas présent, ce sont ces mêmes principes qui leur permettent d’inciter, en Afrique, la création de coalitions nationales pour la diversité culturelle. Or, si les diversités culturelles sont claires car les cultures peuvent être interprétées différemment dans chaque pays, pourquoi les pays Occidentaux se permettent-ils d’intervenir dans des pays culturellement différents d’eux ? Je ne crois pas à la coalition nationale pour la diversité culturelle. C’est un autre concept que l’occident crée pour nous tenir encore plus distant et plus subordonné. 

L’histoire nous l’a démontré. De telles entreprises ne fonctionnent jamais des avantages à l’égard de l’Afrique. Il est difficile de nier aujourd’hui que la construction théorique du discours sur la diversité culturelle s’est montrée très utile dans l’imposition de la culture occidentale. Malgré le constat des dégâts de l’occidentalisation dans nos sociétés, la diversité culturelle est aujourd’hui présentée comme l’unique réponse que l’occident a à offrir aux  pays africains. Auparavant, la seule et unique voie de salut était l’industrialisation. Autrement, c’était la mort de l’Afrique. C’est là une  dynamique de comparaison qui se trouve dans le groupe qui parvient à persuader l’autre que c’est son modèle celui de l’excellence, le modèle le moins arbitraire. En conséquence de cette persuasion, si les Africains veulent être dans une situation où l’humain est le mieux accompli, il faut qu’ils évoluent vers le modèle occidental et suivent ses règles, ses rites… le modèle occidental est devenu une référence et a gagné une valorisation absolue différente de la valeur relative du modèle africain. Présentement, ce processus a abouti à la dynamique de diversité culturelle. Le groupe envahi ( l’Afrique) ne peut plus se saisir lui-même autrement que par les catégories de l’envahisseur (l’Occident). La diversité culturelle comme l’entend l’occident est bien un produit culturel car elle n’est pas innocente. Elle établit une manière de se rapporter au monde qui nous entoure. Elle est une réponse arbitraire à des besoins culturellement définis.

Aussi, par exemple les normes scientifiques sont arbitraires puisqu’elles sont une définition de la nature par la culture scientifique ! On peut dire que la culture n’est pas qu’une dimension du discours sur la diversité, mais au contraire que c’est la diversité culturelle qui est une dimension de la seule culture Occidentale. La diversité culturelle, dans cette logique, est la forme dominante actuelle du projet d’occidentalisation de l’Afrique. Cette occidentalisation est bien celle à laquelle l’Afrique participe et celle que l’Afrique répand dans le cadre de la construction d’une école dans nos pays. Là, où, pire encore, l’instruction évolue sans doute vers une telle parole chez les touts petits : « regardez-moi quand je vous parle, Dessinez bien entre les lignes et respectez les contours ! . L’éducation pris dans son sens de l’instruction prend part à de nombreux projets d’occidentalisation sous le couvert du terme développement . Les fonctionnaires de la Culture, les blancs à peau noire, certaines organisations internationales et l’UNESCO qui commande au Sénégal une coalition de je ne sais quoi… et même nos états, peuvent penser qu’il n’est pas un tord d’installer une coalition nationale pour la diversité culturelle. Mais je tire sur la sonnette d’alarme. Un tel projet est quand même plus vicieux quand on comprend qu’il est facteur et outil de la domination du mode de vie occidentale. Comment pourrais-je ne pas être l’ennemi de ceux qui rétorquent face à cette situation : oui mais tu sais, c’est déjà trop tard et en plus, c’est leur volonté aussi à convaincre et à séduire pratiquement toute la planète…

Parlons, précisément, de Séduction !!!

La force du discours sur la diversité culturelle tient à la séduction qu’il exerce. Dans tous les sens du terme : charmer, plaire, fasciner, faire illusion, mais aussi abuser, détourner la vérité, tromper. Comment ne pas succomber à l’idée qu’il existerait une manière d’éliminer l’emprise de l’occident sur les cultures africaines ? Comment oser penser, simultanément, que le même remède pourrait aggraver le mal que l’on veut combattre ? Les pays occidentaux, modèle de tête, n’imposent plus leur Culture par la force comme à l’époque du colonialisme. Non ! Il s’agit, depuis la colonisation, d’une domination idéologique bien subtile : celle de  la séduction. Elle est plus subtile car la contrainte, et la domination toujours existantes ne sont plus palpables. Suivre le modèle occidental apparaît dès lors, de l’ordre du choix, du droit à la diversité culturel alors qu’il n’en est rien. En fait, nous sommes passés d’un mode disciplinaire à un mode de consentement vicieux et trompeur au sein duquel la colonisation n’est plus nécessaire à la domination occidentale puis que le modèle occidental est accepté comme le meilleur et soutenu par les Africains à travers des entreprises analogues à cette coalition nationale.

La diversité, élément culturel du modèle occidental, a donc gagné le monde par la séduction. Si nous remontons à l’époque de Rostow : il s’agissait d’abord de répandre l’idée que le progrès économique était possible pour tous, puisqu’il était le passage obligé pour atteindre des objectifs que l’on jugeait favorables : la dignité nationale, les meilleures conditions de vie, les profits privés et l’intérêt général. La société traditionnelle africaine devait en fait se développer à condition d’adopter les technologies modernes et les sciences pour obtenir un rendement maximum de chaque individu et évoluer vers le bien-être idéal, celui de l’Occident. La croissance devint fonction normale de l’économie et s’intégra au sein de toutes les institutions. En 1991, nous lisons que l’objectif global du nouvel ordre mondial serait d’améliorer le niveau du développement humain dans le monde. La nouvelle entente entre l’Occident et l’Afrique était alors devenue l’eau et la nourriture pour tous, l’accès à la planification familiale pour au moins 80% des populations. Dans cette nouvelle entente, la force séductrice du modèle occidental se situait dans les délices de son niveau de vie et au sein des mirages de sa puissance. Il est clair que les médias et la vision du donateur, par exemple dans l’aide humanitaire, ont véhiculé une idée d’un Occident prestigieux qu’on ne peut qu’envier. Par exemple l’égalité pour tous, l’évolution technique facteur d’un Produit National Brut croissant sont attrayants quand on en montre les bons côtés. Le discours du progrès misait ainsi, tout, sur un temps à venir, qui serait meilleur que le présent. Il rendait, et rend encore supportables, des moments insupportables, car il véhiculait un espoir. Mais, au lieu d’exploiter toutes ses facettes, il s’est réduit à une dérive économique en contournant les problématiques politiques, sociales et culturelles qui l’entouraient. A l’issue de cette dérive, l’industrialisation devenait le mot maître et universel qui rendait les nations plus fortes à l’image de l’Occident. L’on venait dès lors de renforcer, par ce biais, l’universalité de la vision occidentale des choses. Cette vision ethnocentrique du monde s’imposait encore un peu plus : l’utilitarisme de l’individu était désormais d’une logique implacable. Elle était accompagnée de l’obsession du plus, le système technique intègre les hommes comme rouages d’une machine totale, et finalement totalitaire, dotée d’une force irrésistible d’auto accroissement. Le phénomène du progrès est devenu irréversible en Afrique et toute tentative d’y remédier paraît prétentieuse alors que nous sommes encore victimes de la colonisation. En effet, la décolonisation est une farce, les blancs sont passés en coulisse mais ils restent les producteurs du spectacle africain. 

Et on me parle de diversité Culturelle !!!

Disons plutôt que l’avancée fulgurante du consumérisme américain en Europe dérange les cultures toubabs. Elles sont menacées de disparition. La France veut préserver la francité, et comme dans le passé, elle fait appel au Sénégal… Allons ! Venez sauver la vie de vos frères français… disaient-ils à nos ancêtres tir-ailleurs… allons ! Venez sauver vos cultures dans une coalition pour la diversité culturelle… nous disent-ils… Que c’est malin ! Mais à malin, malin et demi… Cette coalition n’a pas pour fonction de défendre nos cultures. Elle les menace. Elle installe le droit naturel au consumérisme européen et des règles qui le défendent. La France perdra certainement un marché sur son territoire car les Français consomment américain mais elle en retrouvera incontestablement un autre dans ses colonies car nous défendons institutionnellement la diversité culturelle et le caractère naturel du consommer français… Qu’adviendra-t-ils à nos cultures nationales, à nos économies locales et à nos nations ? Ne devons nous pas songer à une coalition pour la diversité culturelle nationale et sous régionale d’abord, penser ensuite à maîtriser les diversités culturelles des Afriques pour qu’enfin l’intégration politico-économique africaine soit ?  

Je ne pense pas que ceux qui, hier, nous ont traités de barbare et de sauvage, ceux qui nous ont largué dans la nature, hors de la culture, ceux qui nous ont imposé leur culture, qui nous ont menti, nous ont volé, nous ont exploité… Je ne pense pas que ceux là nous invite à la diversité et à la relativisation culturelle, et que cela soit dans nos intérêts. La coalition nationale pour la diversité culturelle constitue une menace pour nos cultures nationales et africaines.

article publié le Mercredi 21 Mai 2003 dans les colonne de l’Info 7

Letters on a blank folded paper. Culture background. Education
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SOPI ou SOPEKOU : l’aternance en question

Chers Messieurs,

 

Loin de vouloir juger de vos capacités intellectuelles et politiques, loin de vouloir poser sur votre gouvernement une quelconque considération, je tente ici de mener une réflexion cohérente et satisfaisante pour arriver à faire la part des différences essentielles entre ce qu’a été notre histoire avant le 19 mars 2000 et ce qui a commencé à être notre histoire après la parenthèse des années Diouf. 

Mes chers gouvernants, vous ignorez peut-être que les réalités quotidiennes de notre pays tel que nous les ressentons actuellement ne semblent pas inspirer une stabilité socio-politique durable. Vous trouverez sans doute pleins d’arguments à y opposer pour peu que vous soyez d’humeur politicienne. Seulement, si je décide de m’adresser à vous au moment même où je me demande s’il vaut encore la peine de s’adresser à des gouvernants qui n’ont que faire de ce que peuvent penser les citoyens qu’ils gouvernent, si je choisi de m’exprimer au moment où l’expression semble être en sursis dans cette patrie que je chéri, si je reprend aujourd’hui ma plume pour renouer avec cette presse que vous semblez ignorer et que vous ne lisez peut-être pas, c’est que je suis loin d’apprécier tout ce qui, ici ou ailleurs, se dit sur ce qui m’est de plus précieux au monde : le Sénégal. 

Je n’ai pas la prétention de vous évaluer chers Messieurs. Tout simplement parce que toute évaluation part des objectifs de départ pour les comparer aux résultats de l’arrivé. Etant donné qu’au même titre que le peuple sénégalais dans sa grande majorité j’ignore votre programme, étant aussi donné que ce n’est ni l’arrivée ni la fin, vous conviendrez avec moi qu’ici, il n’est point question d’évaluation. 

Tout ce qui importe, c’est ce que le peuple tout entier attendait de vous. De là il devient aisé de discourir sur ce qui a été fait et sur ce qui actuellement réveille les hostilités. Je n’ai nul besoin de connaître votre destination pour me rendre compte qu’il y a un grand écart entre les attentes de la population toute entière et les multiples réalisations dont vous ne cessez de nous parler. Si ces réalisations répondaient parfaitement aux besoins et aspirations de la population, les discours seraient-t-ils si lamentables à votre égard ? 

Chers Messieurs, faites enfin tomber les écailles de vos yeux aveugles et veuillez admettre qu’il y a problème. Et pour qu’ensemble nous arrivions à y apporter la solution adéquate, passons d’abord au crible certains faits représentatifs de l’épisode alternance.

Compatriotes, vous êtes arrivés au pouvoir dans des circonstances historiques très remarquables. 

Dans une Afrique meurtrie où ce qu’il est convenu d’appeler démocratie n’était pas et n’est malheureusement pas encore au rendez-vous des élections présidentielles, vous avez réussi à placer notre pays à l’abri de la guerre civile et de tout ce que cela peut entraîner de néfaste pour un pays et ses habitants. 

Dans un contexte de tensions sociales extrêmes où pratiquement toutes les prévisions laissaient supposer une éventuelle guerre civile dans notre pays, où nombres de représentations diplomatiques présentes sur notre territoire préparaient leur ressortissant à un rapatriement, vous avez, vous et vos adversaires de l’époque, fait montre d’une grandeur d’esprit incomparable. 

Mes chers, évitez le leurre qui pourrait vous être fatal en 2007. Vous n’en étiez pas les uniques acteurs. La victoire était partagée. D’une part Diouf qui a accepté sa défaite et d’autre part, l’image emblématique de l’opposition de l’époque qui affirmait jadis ne vouloir jamais enjamber des cadavres pour siéger au palais. Véritable leçon de démocratie, le Sénégal prouvait ainsi sa maturité au monde tout entier. Mais qu’en est-il de cette maturité aujourd’hui ?   

Chers Messieurs, si le peuple sénégalais tout entier n’en avait pas marre des 40 ans de règne socialiste, vous ne seriez sans doute pas à la place que vous occupez aujourd’hui. Sinon comment expliquer ces longues années d’opposition. 

Si le peuple sénégalais ne nourrissait pas un désespoir accru, une perte de confiance envers vos prédécesseurs, un désir de rupture avec les pratiques obsolètes et malhonnêtes qui avait fini par ébranler ses valeurs et sa dignité, il n’y aurait pas eu d’alternance. 

Si le peuple avait un seul grain de doute sur vos capacités à nous sortir de l’abîme, il n’y aurait pas eu de 19 mars. 

Si Maître Abdoulaye Wade n’avait pas trimé 25 années de sa vie pour ainsi incarner la figure emblématique capable de fédérer l’opposition autour d’une coalition, le pays serait entre d’autres mains aujourd’hui. 

Si au deuxième tour Monsieur Moustapha Niass ne vous avez pas rejoint, Diouf serait toujours à sa place. 

Si le peuple sénégalais n’était pas parvenu à faire la différence entre le spirituel et le politique, croyez moi, ces marabouts que vous adorez tant aujourd’hui,  vous aurez rangés aux calandres grecs. 

Enfin très Chers Messieurs, votre accession au pouvoir fut plus que tout autre chose l’accomplissement du désir de mettre les socialistes à la porte et de rompre avec les mauvaises habitudes tels que détournement de deniers publiques, abus de pouvoir, corruption, enrichissement illicite, mauvaise gestion, mauvaise politique, mauvais traitement…La liste est loin d’être épuisée. 

Gouvernants, nous vous avions fait confiance et avions cru que le démon qui nous confinait dans le malheur était socialiste. Vous aviez donc tout en votre faveur à votre arrivé au pouvoir. Mais qu’avez-vous fait de cette confiance ?

Messieurs, dès les premières heures de l’alternance, vous nous aviez promis de rompre avec les pratiques malhonnêtes. Ce fut le temps des audits. Nous nous voyions sur de nouvelles bases. Enfin, nous disions-nous, les fautifs allaient payer, les malhonnêtes déguerpis, nos désirs assouvis, le pays mis sur orbite. Voyez-vous Chers Messieurs, nous n’attendions pas grand-chose de vous. Nous voulions juste une preuve de votre bonne volonté. Mais qu’en fut-il ? 

Quatre années après, il semble que cette promesse ne soit pas encore tenue. Nombres de ceux qui furent du régime socialiste que nous pensions auteur d’actes condamnables sont devenus vos alliés. Ceux qui refusèrent de retourner leur veste et qui furent soit faibles politiquement, soit gênants eu égard à leur force politique sont devenus victimes de leur idéaux. S’ils n’ont pas été emprisonnés, ils n’existent pratiquement plus. 

Chers Messieurs, que sont devenus les résultats d’audit ? Qu’est-il advenu aux auteurs de détournements, et de ce Kaolackois qui affirmait publiquement avoir profité des deniers publics ? Nous ne savons toujours pas s’il y a réellement eu  pillages des ressources de l’Etat ou s’il n’en fut rien. 

Mes chers, ceci a été votre première erreur. Non pas que vous soyez cléments envers vos prédécesseurs mais que vous n’ayez pas dit au peuple ce qu’il en est vraiment. Pourtant il vous suffisait de punir les fautifs pour tonner le passé. Pour dire plus jamais cela, pour inviter les citoyens au travail sérieux et honnête. Ce ne sont pas les théories et les belles phrases telles que « …Travailler, toujours travailler, beaucoup travailler, encore travailler » qui nous sortiront de la prison du laxisme et de la corruption dans laquelle nous séjournions avant vous et dans laquelle fort malheureusement nous séjournons encore. 

Gouvernants, tant que vous ne vous prononcerez pas sur la question, le peuple continuera de perdre confiance en vous. Il pensera que vous récupérez les malfaiteurs, que vous les utilisez à des fins politiciennes, que rien ne vous intéresse si ce n’est votre réélection, qu’enfin vous n’êtes pas si différents de vos prédécesseurs. 

Vous êtes peut-être à mille lieux d’imaginer qu’un jour le peuple puisse vous considérer comme tel. Mais Chers vacanciers, usez de vos cervelles et dites-nous ce qui peut aujourd’hui nous permettre de faire la différence entre les pratiques anciennes et celles prétendues nouvelles. 

Excellence, ce n’est pas parce que vos déplacements sont couverts par des caméras qui nourrissent l’idée d’une nouvelle majorité que vous êtes indiscutablement l’élu de 2007. Veuillez s’il vous plait revoir les archives visuelles de ce même Diouf que vous avez décampé en 2000. Vous vous rendrez vite compte que ce ne sont pas les vagues humaines déferlantes qui gagnent des élections mais l’engagement prouvé de mener ce pays et ses citoyens vers de meilleurs horizons. 

Votre Excellence, vos ennemis ne sont pas vos opposants car ceux-ci ne peuvent que vous permettre de revoir vos positions, d’enfanter vos idées dans les meilleures conditions, d’établir des stratégies pour avancer à pas sûrs. Votre ennemi est votre meilleur ami qui se sent aujourd’hui trahi : le peuple sénégalais dans sa majorité électorale de 2000. 

Excellence, aujourd’hui que vous êtes au pouvoir avec tout ce que cela comporte comme sens, ce ne sont pas les querelles politiques qui vous empêcheront de fermer l’œil. Soyez en convaincu, ce qui vous empêchera de fermer l’œil, ce qui risque de troubler votre existence, ce qui ébranlera vos espoirs, c’est le fait que vous attendez le moins : le peuple qui vous tourne le dos, non pas qu’il préfère un seul de vos opposants actuels à vous mais plutôt parce qu’il ne veut plus de ce système, parce qu’il a envie d’en finir, parce qu’il se rend enfin compte que Sopi n’est pas Sopékou… Comme le dit Souleymane Faye dans une de ses chansons, c’est ce que nous détestions le plus qui existe toujours dans ce pays. Alors ou est le changement dont on parle tant ?

Excellence, les projets d’aéroport, d’autoroute, de monuments, de réhabilitation des valeurs nègres dans un festival mondial, de constructions de ville et tous les projets que vos différents gouvernements nous ont jusqu’ici présentés s’inscrivent dans une dynamique autre que les besoins des populations que votre accession au pouvoir a transformé en attente.

Voila ce que vous n’avez pas très tôt saisi. Le peuple exprimait son attente quand vous nous parliez de grands projets. De fait que sont les petits projets ? Sopi le cri de guerre contre la monotonie et l’inertie a montré ses limites car rien d’autres si ce n’est le changement effréné d’hommes et de gouvernements à un rythme de car-rapide n’a véritablement été fait. D’ailleurs le car-rapide nous fait bien souvenir du Bleu et du Maïs. 

Votre excellence, si vous tenez tant à ce que vos réalisations soient rendues visibles c’est que quelque part vous reconnaissez qu’elles sont invisibles aux yeux de la population. Ce fait est d’autant plus vrai que le quotidien du sénégalais du début du 21e siècle ne diffère vraiment pas de celui du sénégalais de la fin du 20e siècle. Les manquements et les errements les plus basiques persistent encore. Coupure d’électricité, coût très élevé de la vie, salaires misérables, emplois instables, coupures d’eau, mauvais plan de circulation, aménagement anarchique du territoire comme à Mboro où la communauté rurale de Darou encercle la commune, liberté d’expression en sursis, instabilité politique et sociale, mauvaise évacuation des eaux de ruissellement, denrées de première nécessité inabordables, occupation anarchique des espaces vitaux etc.… Tout ceci figurez-vous, nous renvoie à moins 20 ans. Vient s’ajouter à cela, le changement ininterrompu de ministres qui laisse croire soit que vous ne trouvez pas les hommes capables de mener à bien votre politique, soit que vous vous êtes entourés d’incapables, soit vous tâtonnez ou encore…. Et là je vais évoquer le vieux sage : Ku ñiëp toufli nga toye

Chers « congouvernés », la manière dont ce qu’il est convenu d’appeler alternance s’est jusqu’ici manifesté ne s’inscrit que dans la logique du Sopi. De fait nos gouvernants ne parviennent pas à comprendre les raisons de nos frustrations. Parce que Sopi en réalité s’applique à des personnes qui du jour au lendemain changent de caractère et de comportement vis-à-vis de ceux qui leur ont toujours tendu la perche du soutien. Le wolof dit de ceux là qu’ils ont tourné le dos. Quand il s’agit d’un changement positif dans la manière d’être, le wolof utilise un mot composé : Sopi dokhaline ou encore Sopi Djiko que les sages utilisent pour récupérer une personne qui pourrait-on dire erre dans la déviance. Le mot Sopi utilisé sans adjectif n’est donc pas entendu dans la plupart des cas comme un acte positif. Il existe un autre mot c’est « béẅ ». D’autres mots de la même famille sont Sopelikou et Sopékou. 

  • Le premier relève du domaine mystique. C’est la transmutation de l’humain en une autre espèce animale prédatrice et terrifiante. Ce mot s’applique dans notre société à des personnes souvent qualifiées de mangeurs d’âmes. 
  • Sopékou par contre s’applique à des personnes qui accomplissent un changement radical au sens positif du terme autant physique, moral, intellectuel que social. C’est le qualificatif qui s’applique à une personne qui évolue dans le bon sens et qui de fait était dans ce que la société qualifiait de mauvaise voie. On pourrait la traduire par révolution tandis que Sopi se traduirait par Changement.

Sénégalaises et Sénégalais, que vous soyez gouvernants ou gouvernés, le temps est venu de nous rendre compte que ce qu’il nous faut ce n’est pas un Sopi, un changement d’hommes dans le seul et même système que nous avons jusqu’ici connu. Ce qu’il nous faut c’est un Sopékou, une rupture totale et une métamorphose radicale. Un changement de fond et de forme pas seulement un changement d’hommes. Et pour ce faire il faut d’abord que nous même nous changions dans notre vécu. 

L’avènement d’une nouvelle conscience est nécessaire. Une nouvelle conscience qui nous permette de repenser nos systèmes d’habitus dans la seule voie du progrès dans tous les domaines de notre société. Quelque chose de précieux est ici en jeux : le devenir de notre Nation. Et, à ce titre nous devons tous nous engager à mener notre existence au sein d’une dynamique de Sopékou, laquelle conditionnera notre survie.   

Enfin chers Messiers, il vous a fallu quatre années pour dissuader une grande partie des sénégalais, puisse donc les trois années qui précèdent 2007 vous permettent de répondre parfaitement aux espérances de la population. Dans l’attente des dispositions qu’il vous plaira de prendre pour y parvenir, je vous prie, Chers Messiers, d’accepter mes encouragements.

 

PIERRE HAMET BA

afriqueculture@hotmail.com

article publié le Mercredi 21 Mai 2003 dans les colonne de l’Info 7