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Afrique : de la consommation à la production !

Les taux de croissance économique sur le continent peuvent sembler impressionnants. Ces taux doivent cependant être relativisés car on revient de tellement de loin, le niveau de production est tellement faible, que toute augmentation est considérée comme un grand pas en avant bien qu’il s’agisse concrètement de petites avancées. De plus, le passage de l’économie de subsistance à l’économie de marché permet d’intégrer statistiquement des régions éloignées qui n’étaient pas comptabilisées dans les comptes nationaux. Bien évidemment, les statistiques devraient donc être lues avec prudence, d’autant qu’il y a peu de pays africains, excepté l’île Maurice, capables de fournir des données nationales fiables.

Notons que dans ses prévisions pour l’économie mondiale, d’avril 2017, le Fonds monétaire international (FMI) ne prévoit qu’«une reprise modeste» en Afrique subsaharienne, puisque la croissance devrait atteindre 2,6% en 2017 après 1,4% l’année dernière. La prévision de croissance pour l’Afrique du Sud, le soi-disant géant économique en Afrique, est de 0,8%, un peu mieux que les 0,3% de 2016. Sans aucun doute, elle sera révisée à la baisse suite au remaniement du Cabinet de Jacob Zuma, qui a incité l’agence de notation Standard & Poor’s à dégrader la note souveraine du pays en catégorie spéculative (de « BBB – » à « BB + »). L’incertitude politique met en danger les perspectives de croissance et les équilibres financiers du pays.

Le défi qui nous attend est de transformer ces menaces en opportunités. Pays sans conflit, Maurice a été particulièrement attractive pour les Sud-Africains riches, qui sont parmi les plus grands acheteurs étrangers de propriété. AfrAsia Bank estime que 280 millionnaires sud-africains se sont installés dans l’île depuis 2006. La création de sociétés à Maurice, considérée comme la porte d’entrée vers l’Afrique, soutient encore le marché immobilier. Bien qu’il devienne un pilier économique, le secteur de l’immobilier ne peut cependant pas être au cœur d’une petite économie insulaire en développement parce qu’il ne crée pas beaucoup de valeur ajoutée. Contrairement à l’immobilier, le commerce est plutôt un meilleur créateur de richesses qui peut générer des avantages économiques tangibles pour la population en général. Bien sûr, nous devons échanger ce que nous produisons, et le commerce international porte aussi bien sur la production des services que sur celle des biens.

Le commerce de marchandises de Maurice avec les pays africains reste perturbé dans la mesure où il est entravé par des barrières non tarifaires, des goulets d’étranglement réglementaires et des contraintes d’infrastructures physiques. L’accès au marché est même difficile pour l’Afrique du Sud, ce qui amène le président de la Chambre de commerce sud-africaine, Richard Robinson, à déclarer dans une interview au Business Magazine du 26 avril 2017 que : « Ce qui est possible pour Maurice est qu’elle se concentre sur le développement de son industrie des services, par exemple les NTIC et les secteurs de l’éducation, tout en élargissant ses services financiers aux entreprises d’Afrique du Sud ».

Pourtant, il n’y a pas de barrières tarifaires dans la Communauté de développement de l’Afrique australe et le Marché commun pour l’Afrique orientale et australe, dont Maurice est membre. L’île est également devenue membre la zone de libre échange tripartite COMESA-EAC-SADC qui comprend la Communauté de l’Afrique de l’Est. Ces trois communautés économiques régionales s’étendent de Cape Town au Caire, créant un marché intégré avec une population de 625 millions de personnes (57% de la population du continent africain) et un produit intérieur brut total de 1 200 milliards de dollars(60% du PIB africain). Les exportateurs mauriciens ne doivent pas cibler une large clientèle, mais feraient mieux de se concentrer sur le segment de la classe moyenne. Ce dernier représente, sur l’ensemble du continent africain, près de 350 millions de consommateurs.

En effet, l’Afrique devrait plus être considérée comme un marché de la consommation que de la fabrication. Les Africains achètent des produits étrangers avec l’argent qu’ils reçoivent des Asiatiques en échange de leurs terres et de leurs matières premières. Ce qui fait l’attractivité du continent, c’est la richesse des ressources naturelles, des minéraux inexploités, et des terres agricoles cultivables qui peuvent être exploitées. Sa structure de production est orientée principalement vers l’extraction de ressources et l’offre de biens et services de consommation finale. Les secteurs prospères sont ceux des produits « en amont », éloignés du consommateur (mines et agriculture), et des biens « en aval », les plus proches du consommateur (distribution et services), mais la fabrication manufacturière diversifiée fait défaut. Même en Afrique du Sud, où les contestations ouvrières perturbent les nouveaux investissements, l’industrie manufacturière diminue alors que les détaillants étrangers sont venus en masse. L’histoire de l’Afrique est une économie pré-industrialisée plus axée sur le commerce de gros et de détail grâce à un marché de masse.

Ce n’est donc pas un hasard si peu de capitaines de l’industrie mauriciens se sont aventurés à fabriquer sur le continent. Quelques exemples rares sont fournis par Alteo impliqué dans la production de sucre en Tanzanie, et par Innodis engagé dans la production de volailles au Mozambique. Pendant ce temps, les banques mauriciennes ayant une base régionale font de bonnes affaires dans le financement du commerce extérieur. Ils continueront aussi à engranger des bénéfices sur le financement de la dette.

Les économies africaines sont alimentées par des dépenses publiques et privées, financées essentiellement par des emprunts, car l’épargne est médiocre, les taux d’intérêt étant maintenus artificiellement bas par les entrées de capitaux étrangers. Les rendements obligataires ont chuté, induisant des investissements dans l’infrastructure financés par des emprunts. La faiblesse des taux d’épargne, ayant entraîné un manque d’accumulation de capital, explique pourquoi les secteurs produisant des biens d’équipement (secteurs intermédiaires) sont si peu développés. Les efforts d’épargne ont été découragés par le déficit public irresponsable du gouvernement, la planche à billets, l’affaiblissement de la monnaie, l’inflation galopante, les taux d’intérêt réels négatifs et le crédit bancaire facile.

Ainsi, une bulle de la dette est en cours de formation. Les conséquences économiques seront terribles à moins que les Africains ne réduisent drastiquement leurs dépenses de consommation et commencent à économiser. Les Mauriciens devraient faire de même et investir dans les processus de production plutôt que dans les centres commerciaux.

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Aide au développement ou néocolonialisme ?

La solution à la pauvreté mondiale est plus simple que vous ne le pensez, à condition d’adopter une nouvelle stratégie philanthropique de manière à changer notre vision de nous mêmes et de ceux que nous espérons aider.

Dans le prochain rapport annuel de la Banque mondiale, à paraître en 2018, pour la première fois, l’impact des petites réformes institutionnelles (comme le renforcement des droits de propriété privée), sur le niveau de pauvreté, sera quantifié. Les résultats montrent que, pour chaque augmentation de cinq unités du score d’un pays sur l’indice « Doing Business », il s’en suit une baisse d’un pourcent du niveau de pauvreté. En d’autres termes, plus un gouvernement permet aux pauvres d’exercer leurs droits économiques, moins le niveau de pauvreté est haut dans ce pays.

Efforts honnêtes, conséquences inattendues

Ainsi, les pauvres savent mieux que nous ce qu’il faudrait faire pour sortir de la pauvreté. Alors pourquoi nous ne les laissons pas faire? D’évidence, le courant dominant de l’aide au développement perpétue un paternalisme reposant sur l’expertise technique des étrangers en ignorant totalement les choix des bénéficiaires locaux.

Prenons l’exemple des experts étrangers, représentant le Millennium Villages Project, qui ont recommandé et soutenu financièrement de nouvelles cultures et méthodes agricoles dans un village ougandais. Ça a marché, puisque les rendements des récoltes ont considérablement augmenté, mais rapidement les villageois ont fini par être malheureux, même rancuniers, car il n’y avait pas de débouchés pour écouler leurs récoltes qui ont fini par pourrir. En fait, il s’est avéré que le coût pour amener les camions au village afin de transporter la récolte supplémentaire sur le marché a dépassé sa valeur. D’évidence, si les villageois avaient été consultés lors de la réalisation du programme, ils auraient pu évaluer le risque dans le contexte.

Il existe d’innombrables histoires telles que l’aventure du village ougandais pour apprendre de ses erreurs en dépit des efforts honnêtes et des bonnes intentions. La conséquence est que le monde en développement est étouffé des conséquences de grands projets construits de toute pièce par des experts extérieurs déconnectés du milieu. Le colonialisme brutal du passé a cédé la place à l’industrie de l’aide apparemment sérieuse et généreuse.

En 2016, l’aide au développement dans le monde a atteint un nouveau sommet de 143 milliards de dollars. Ce serait une nouvelle encourageante si l’aide au développement avait permis de réaliser des changements économiques durables. Malheureusement, ce n’est pas le cas. Un nombre croissant d’experts en développement économique de haut niveau, parmi eux le lauréat du prix Nobel de 2015, Angus Deaton, mettent en garde contre le modèle actuel d’aide pour atténuer la pauvreté systémique dans le monde, car il fait plus de mal que de bien et doit être abandonné.

Bien sûr, faire face aux pauvres du monde est tout aussi troublant que de constater que nos meilleurs efforts philanthropiques au cours des 60 dernières années ont peut-être empêché le succès économique parmi ceux qui en ont le plus besoin. Cela dit, nous pouvons nous réconforter maintenant en reconnaissant qu’il y a une meilleure façon de faire les choses.

Ils doivent diriger, nous devons suivre

L’année dernière, en Inde, un groupe de réflexion indépendant, appelé Centre for Civil Society (Centre pour la société civile), a plaidé et a réussi à faire pression pour abroger les exigences de capital minimum lors de la création d’entreprises, une pratique qui impose un fardeau disproportionné aux pauvres. Ce changement a augmenté le score et améliorer le classement de l’Inde dans l’indice « Doing Business » de la Banque mondiale. Concrètement, cela se traduit par l’équivalent de 321 000 personnes qui ont pu elles-mêmes sortir de la pauvreté. Ainsi, au lieu de s’évertuer à aider les pauvres, l’Inde leur a redonné de la dignité en rétablissant un droit économique. Ces personnes ayant les connaissances nécessaires pour progresser durablement ont pu profiter des opportunités qu’elles jugent pertinentes.

Les études montrent que les personnes démunies se déplacent vers des pays ayant des droits économiques garantissant la prospérité. Comme l’explique l’expert en développement de Harvard, Lant Pritchett: «Il n’y a pas de pauvres. Il y a des gens qui vivent dans des endroits pauvres ». Cela signifie que des réformes internes contextualisées sont indispensables. Le modèle de l’aide conçue à l’étranger est un échec.

Avec son budget annuel d’environ 1 million de dollars, Centre for Civil Society réalise ce que des milliards n’ont pas réussi à faire. Et il existe des organisations similaires à travers le monde qui font de même.

Pour les étrangers, la philanthropie privée à l’appui de ces organisations locales est la meilleure façon de faire une grande différence car elles permettent de restaurer les droits économiques dans le monde entier. Ils doivent diriger, nous devons suivre, si nous voulons commencer à faire du vrai développement durable.

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Le comptage parallèle des votes (PVT): un remède aux crises postélectorales en Afrique ?

Les processus électoraux en Afrique sont presque devenus des rituels immuables jalonnés de violences et couronnés par des crises postélectorales. Cette tragicomédie sanglante se répète au fil des élections surtout présidentielles. La classe politique se déchire et  l’armée soutient le pouvoir sortant. Face à ces rituels sanglants,  l’observation citoyenne des scrutins par la méthodologie du PVT peut-elle être une solution ?

Plusieurs crises postélectorales ont endeuillé l’Afrique (Kenya, Zimbabwe, Côte d’Ivoire, Congo Brazzaville, Gabon, Gambie, etc.). Face à ces élections meurtrières, l’observation des scrutins par le Parallel Vote Tabulation (PVT) qui se traduit en français par le comptage parallèle des votes peut s’avérer une réelle solution.  Le PVT  est une méthodologie d’observation citoyenne des élections qui est basée sur un échantillon aléatoire représentatif des bureaux de vote et est utilisée pour la vérification indépendante des résultats des élections. Le PVT utilise les statistiques et les Technologies de l’information et de la communication (TIC). Il permet aux ONG qui le mettent en œuvre de se prononcer valablement sur la qualité du scrutin et sur les résultats obtenus par chaque candidat. Les organisateurs du Mouvement National Citoyen des Philippines pour les élections libres (NAMFREL) sont largement reconnus comme les pionniers du PVT. Lors de la  présidentielle de 1986, ils ont mis en œuvre le premier PVT. Ils ont accompli une tâche remarquable dans la collecte de données auprès des bureaux de vote échantillonnés, fournissant ainsi des preuves pour aider à démasquer le vote massif de fraude orchestré par les partisans du dictateur Ferdinand Marcos, ce qui a abouti à la chute de ce dernier. Dès lors, le PVT a été mis en œuvre dans plusieurs pays du monde notamment en Amérique latine où  il a permis aux ONG de se prononcer de façon  indépendante sur les élections. Son adoption par les ONG d’Afrique pourrait leur permettre de se positionner comme une voix indépendante pouvant arbitrer les contentieux électoraux et  ainsi éviter des crises postélectorales.

En effet, pour qu’un PVT soit mis en œuvre avec succès lors d’une élection, il y a deux conditions principales : les acteurs politiques et candidats à l’élection acceptent la transparence du processus électoral et la crédibilité de l’organisation chargée de mettre en œuvre le PVT.  Les organisations chargées de mettre en œuvre un PVT doivent remplir certaines conditions.  Etre une organisation intègre dont l’objectif est l’intérêt communautaire. Les acteurs politiques et candidats à l’élection ainsi que les différentes parties prenantes au processus électoral, notamment l’institution chargée d’organiser l’élection, doivent avoir confiance en l’entité mettant en œuvre le PVT. Par ailleurs, le processus électoral déchainant les passions, il faut aussi être neutre et impartial vis-à-vis des acteurs politiques et des candidats à l’élection. Toutefois, les acteurs politiques qui ne veulent pas de transparence dans le processus électoral refuseront un PVT même si l’organisation mettant en œuvre le PVT satisfait toutes les conditions ci-dessus. Il faudra alors mener un plaidoyer un amont pour l’acception du principe de la transparence de l’élection par les acteurs politiques et candidats.

Au terme de la mise en œuvre du PVT, lorsqu’il y a un grand écart entre les résultats du PVT et ceux annoncés par l’institution qui a organisé l’élection, la primauté est donnée aux résultats du PVT.  En effet, les résultats issus du PVT peuvent être vérifiés depuis la collecte dans les bureaux de vote jusqu’à la remontée au centre de données. Habituellement, les ONG font la démonstration avant le jour de l’élection pour montrer la fiabilité du système PVT. Le jour de l’élection le centre de données est ouvert aux visites et le système est encore présenté à tous les visiteurs. En conséquence, les résultats du PVT ne peuvent souffrir d’aucune contestation. Il appartient donc à l’organisation mettant en œuvre le PVT de mener le plaidoyer nécessaire pour les résultats du PVT soient acceptés par tous.

Certaines ONG ont déjà mis en œuvre le PVT dans des pays africains durant les présidentielles. Cela a largement contribué à garantir la transparence du scrutin d’une part et l’acceptation des résultats par tous les candidats d’autre part. Ainsi, le PVT a été mis en œuvre avec succès au Ghana, en 2012 et 2016 ; au Nigeria en 2011 et 2015 et bien d’autres pays. En Tunisie, après l’ère Ben Ali,  aux deux tours de la présidentielle de 2014. Au Burkina Faso, après l’ère Blaise Comparé, la Convention des Organisations de la Société Civile pour l’Observation des Elections  (CODEL) a mis en œuvre le PVT à la présidentielle du 29 novembre 2015. Cela a contribué à renforcer la transparence du scrutin. Les acteurs politiques ont tous accepté les résultats en Côte d’Ivoire,  la Plateforme des Organisations de la société civile pour l’observation des Elections en Côte d’ Ivoire (POECI) a mis en œuvre un PVT lors de la présidentielle du 25 octobre 2015. Lorsque la Commission Electorale Indépendante (CEI) a annoncé un taux national de participation de 60%, la POECI a annoncé son taux  lors d’une conférence de presse, et a affirmé avoir observé un taux de 53%. Quand la CEI a proclamé les résultats  provisoires de la présidentielle, elle s’est alignée sur le taux de la POECI  et ses résultats étaient dans la même fourchette que ceux observés par la POECI.

Aujourd’hui, les ONG peuvent jouer un rôle déterminant dans la réduction des crises postélectorales en Afrique. Le PVT leur en donne largement les moyens. Elles peuvent donc arbitrer la bataille électorale et mener le plaidoyer pour l’acceptation des résultats issus réellement des urnes. La paix et la cohésion sociale, gage d’un développement en Afrique, en dépendent. Autrement, les crises postélectorales auraient de longs jours devant elles.

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Afrique : les nouvelles technologies au service des droits de propriété

Au Ghana, une entreprise à but lucratif, appelée LandMapp, est en train de «libérer la valeur des terres» en aidant à sécuriser les droits fonciers informels des agriculteurs. Ces derniers peuvent détenir des droits coutumiers ou traditionnels sur leurs terres, mais dans de nombreux cas, ces droits ne sont pas officiellement reconnus par l’Etat.

L’entreprise utilise des smartphones compatibles GPS pour cartographier les contours des parcelles des agriculteurs. Elle vérifie les délimitations obtenues avec les agriculteurs et leurs voisins, puis ils fournissent aux agriculteurs des documents attestant de leurs propriétés foncières, à un coût relativement faible.

Grâce à cette information précise  et vérifiée, les agriculteurs peuvent accéder plus facilement au crédit ou conclure des contrats pour approvisionner en produits de base les entreprises (cacao, noix de karité). LandMapp s’efforce de faire ce que les gouvernements africains ont eu de la difficulté à faire: fournir des services de cartographie et d’arpentage fiables et des preuves pour faire valoir des droits fonciers légitimes à un coût raisonnable au profit des familles et des communautés.

Droits de propriété en Afrique

Dans un précédent article, j’avais parlé de la façon dont, en donnant le droit de gérer et d’exploiter la faune sauvage à des communautés, le gouvernement de la Namibie a contribué à accroître cette faune tout en favorisant le développement économique et les nouvelles possibilités d’emploi pour les personnes vivant dans les zones rurales. En fournissant aux populations locales des droits de propriété sécurisés sur la faune, le gouvernement a créé des incitations positives pour protéger et conserver les animaux. Il a également créé des incitations pour les populations locales à penser de manière entrepreneuriale quant à la meilleure façon de bénéficier de la présence de ces animaux. Certaines communautés participent à des joint-ventures avec des entreprises de tourisme pour construire des loges qui procurent des revenus ; d’autres peuvent organiser des « chasses au trophée » limités. L’approche de la Namibie en matière de gestion de faune a rapporté des gains environnementaux et économiques importants.

Imaginez donc comment ce type d’approche pourrait aider à améliorer les conditions économiques des Africains. Et si les populations locales disposaient de droits de propriété sécurisés pour gérer et profiter des forêts, des pâturages ou des terres agricoles? Quel genre d’activités entrepreneuriales verrions-nous?

Malheureusement pour les Africains, ces types d’expériences sont limités. Selon certaines estimations, près de 98% des forêts africaines appartiennent à l’État. Bien que les communautés locales puissent avoir des droits informels sur les forêts et les produits forestiers, ces droits faibles et inapplicables signifient que les forêts deviennent de facto des ressources « à accès libre». Elles sont gratuites et disponibles aussi bien pour les bons que les mauvais usages parce que les gouvernements ont une capacité limitée à surveiller ceux qui peuvent entrer et exploiter du bois, des plantes, de la viande de brousse, du miel et d’autres ressources forestières.

Actuellement, les populations locales ont moins d’incitations à conserver et à protéger les forêts qu’elles ne le seraient, en tant qu’individus ou en tant que communautés, si elles étaient légalement habilitées à gérer et à bénéficier de l’utilisation de ces forêts. Certains pays ont adopté des pratiques communautaires de gestion forestière et, selon des arrangements institutionnels spécifiques, cette approche a contribué à réduire les taux de déforestation et à générer des revenus. Mais à ce jour, peu de pays africains ont délivré des droits sécurisés aux populations locales pour gérer les forêts ; les stratégies de gestion « top down » restent l’approche privilégiée.

Les droits coutumiers

Le problème ne se limite pas aux forêts. En Afrique, la majorité des gouvernements possèdent légalement les autres terres. Mais, bien que les gouvernements possèdent légalement les terres (et l’eau, les forêts et toutes les richesses souterraines), de nombreux paysans possèdent des droits traditionnels et coutumiers sur ces terres. Dans la pratique, cela signifie que de nombreuses communautés ont des chefs ou d’autres leaders traditionnels qui sont responsables de l’attribution des droits d’exploitation des terres au sein des villages, ainsi qu’aux nouveaux arrivants (migrants) ou aux groupes qui utilisent la terre de manière saisonnière (les éleveurs).

Ces systèmes coutumiers ou communaux de propriété foncière ont évolué au fil du temps et sont assez flexibles, souvent en s’adaptant à la pression démographique croissante ou à la découverte de ressources précieuses. Il n’est pas surprenant qu’ils diffèrent d’un pays à l’autre et d’une région à l’autre (et même d’un village à l’autre). Leur problème, c’est qu’ils existent à la marge et sont souvent en concurrence avec le système gouvernemental formel de propriété foncière. Concrètement, 60% des terres en Afrique subsaharienne sont régulées selon ces droits coutumiers. Les terres coutumières ne sont généralement pas cartographiées avec précision et les droits sur ces terres ne sont généralement pas formellement immatriculés, bien que de nombreux pays africains disposent de lois qui permettent de le faire (beaucoup de personnes ayant des droits coutumiers choisissent de ne pas enregistrer leurs terres parce que la procédure est trop chère et compliquée). En conséquence, beaucoup de personnes vivant dans les zones rurales ont des droits de propriété insécurisés sur leurs terres. Cette insécurité signifie qu’elles sont moins susceptibles d’investir dans l’amélioration de la productivité agricole, elles peuvent être expulsées de la terre par des plus puissants, et ils sont souvent en conflit avec d’autres – et parfois ce conflit est violent.

Ainsi, il est encourageant de voir comment des solutions émanant du secteur privé, y compris la technologie, peuvent aider à résoudre certains de ces problèmes. Il n’est pas encore clair dans quelle mesure LandMapp est une solution évolutive ou quelle est l’application de cette approche dans un environnement où les agriculteurs cultivent du maïs (une culture de subsistance) plutôt que du cacao (une culture de rente). Mais il est certainement prometteur de savoir que les entrepreneurs essaient de résoudre ce problème omniprésent et faire profiter de millions de paysans africains, dont les droits fonciers demeurent non enregistrés et exposés au risque, des avantages des droits de propriété sécurisés.

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L’Afrique a-t-elle vraiment besoin d’un plan Marshall ?

Lors de la dernière conférence de presse qui a suivi le sommet du G20 en Allemagne, un journaliste ivoirien avait demandé au président français, Emmanuel Macron, pourquoi il n’y avait pas de plan Marshall pour l’Afrique.  Nous avons déjà essayé cela et cela n’a pas fonctionné, avait reconnu M. Macron. Et il avait raison.

En effet, au cours des deux dernières années, les gouvernements européens ont créé, entre autres initiatives, le Fonds d’affectation spéciale d’urgence de l’UE pour l’Afrique, le Plan européen d’investissement extérieur (EEIP), et en juillet dernier le Fonds européen pour le développement durable (EFSD), la meilleure initiative de l’UE. Ce ne sont que quelques exemples, mais historiquement, il y a eu de nombreux plans de développement de l’Europe vers l’Afrique qui se sont avérés inutiles.

Rappelons qu’en 1884-1885, 11 puissances européennes et quelques autres nations se sont réunies à Berlin pour décider de l’avenir de l’Afrique. Bien que ça était très condescendant, l’une des motivations à l’origine de la Conférence de Berlin était d’aider l’Afrique. Plus précisément, l’objectif annoncé était de créer les conditions «les plus favorables au développement du commerce et de la civilisation» en Afrique afin d’accroître le bien-être moral et matériel des populations indigènes. Or, ce qui s’est produit n’a été qu’une «ruée sur l’Afrique». Cette conférence a fait le lit du colonialisme, entraînant une exploitation inédite, permettant aux signataires de siphonner les ressources africaines pour alimenter leur propre développement. Le plan de développement pour l’Afrique a donc conduit au sous-développement et à l’appauvrissement du continent.

Plus de protectionnisme n’est pas la réponse

Apparemment, la leçon n’a pas été retenue car, au début de cette année, environ 120 ans après la Conférence de Berlin, une autre recommandation pour le développement de l’Afrique est sortie de Berlin, le soi-disant «plan Marshall pour l’Afrique».

Le premier pilier de ce plan encourage les pays africains à «introduire des barrières tarifaires pour assurer une protection partielle et temporaire des marchés intérieurs contre la concurrence mondiale». Cela contredit les souhaits des entrepreneurs africains qui ont demandé à plusieurs reprises aux gouvernements africains de se débarrasser du protectionnisme. Il est choquant que les élites en charge du développement à l’UE demandent plus de protectionnisme à un continent qui a déjà des tarifs douaniers importants qui entravent le commerce intra-régional, des restrictions de visa strictes empêchant la libre circulation des personnes, et où l’intégration économique régionale est à l’agonie.

Contrairement à la conférence de Berlin de 1885, cette nouvelle initiative n’est pas un accord formel, mais, une nouvelle fois, elle met en évidence l’infantilisation de l’Afrique. Comme le souligne Henning Melber, le chercheur associé principal du Nordic Africa Institute, c’est «Un autre plan grandiose pour l’Afrique sans aucune collaboration avec les Africains».

L’un des plus grands obstacles à la sortie de millions d’Africains de la pauvreté est le fait que la politique de développement de l’Afrique a été élaborée depuis des siècles par des non-Africains. Tant que les pays africains ne seront pas investis dans leur propre développement, et les gouvernements africains seront des obstacles au progrès sur le continent, la pauvreté persistera. Il incombe à la fois à l’Afrique et à l’Europe de donner aux Africains la possibilité de formuler leurs propres politiques.

Qui devrait formuler le programme de développement de l’Afrique?

Prenons l’exemple d’autres pays qui étaient aussi pauvres, sinon plus pauvres, que de nombreux pays africains il y a 60 ans, comme la Corée du Sud et Singapour. En 1957, le Ghana et la Corée du Sud avaient le même PIB par habitant. En 1990, le PIB de la Corée du Sud était 10 fois plus élevé que celui du Ghana. L’une des principales raisons de cette différence de trajectoire est que, en Corée du Sud, les organismes d’aide étrangères n’ont pas dominé l’élaboration des politiques nationales, contrairement au Ghana. En outre, les processus politiques internes, créés et conduits par des personnes sud-coréennes, ont contribué à renforcer les institutions du pays et ont permis une plus grande productivité nationale.

En 1965, Singapour était un pays du tiers monde, avec un PIB par habitant de 500 $, le même qu’en Afrique du Sud à l’époque. En 2015, le PIB par habitant du pays a égalé celui de l’Allemagne et les États-Unis,  soit environ 56 000 dollars. Pour y arriver, Singapour, comme tous les pays riches du monde, a formulé son propre programme de développement. L’autodétermination de Singapour a contribué à l’élaboration de politique pro-marché, responsables de la majeure partie de ses progrès.

Les élites et les opposants au développement pourraient invoquer l’histoire dite « compliquée » de l’Afrique et prétendre que les cultures sud-coréennes et singapouriennes sont différentes ou plus propices au développement que les cultures africaines. Pour eux, je rappelle qu’il y a deux siècles, les Britanniques considéraient le peuple allemand comme malhonnête et «lent». Au début du XXe siècle, les pays occidentaux riches considéraient les Japonais comme paresseux. Le Japon, comme beaucoup de pays africains d’aujourd’hui, a été contraint de signer des traités commerciaux inégaux avec l’Occident. Les deux cultures ont été considérées comme arriérées et non favorables au développement. Aujourd’hui, le Japon et l’Allemagne ne peuvent guère être considérés comme des « loosers », et les perceptions négatives de leurs cultures ne sont que de l’histoire ancienne.

La culture africaine n’est pas inférieure et l’histoire africaine n’est pas si unique et compliquée pour que les pays africains ne puissent pas formuler de manière indépendante des politiques de développement saines. Le vrai problème est que, tout simplement, au cours des derniers siècles, les politiques africaines ont été décidées par des non-Africains. Comme le disait Daniel J. Mitchell de l’Institut Cato : « Si l’Afrique veut de bons résultats économiques, elle doit implémenter de bonnes politiques. Et depuis quelques siècles, les politiques conçues par l’Europe ne sont pas les bonnes pour l’Afrique »

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Chômage des jeunes en Afrique : La vraie raison !

Aujourd’hui, 60% des chômeurs en Afrique sont des jeunes. Ce sont des chiffres stupéfiants. Et, précision de taille, beaucoup de ceux qui travaillent sont sous-employés: soit en travaillant dans le secteur informel, soit en travaillant que quelques heures ou aidant dans les fermes familiales ou encore dans les entreprises familiales. Ils se battent comme des entrepreneurs «nécessiteux» de survivre, jonglant souvent avec de multiples emplois informels.

Étant donné que l’Afrique est la population la plus jeune du monde, l’absence d’emplois stables et formels est un énorme facteur de risque politique et économique. Les jeunes sans emploi sont plus susceptibles de devenir des criminels, d’être attirés par des groupes militants et de contribuer ainsi à des troubles politiques. Avec la rareté des opportunités économiques, le coût de la participation à des comportements nuisibles est plus bas qu’il ne le serait dans un autre contexte. La vulnérabilité économique chez les jeunes contribue de manière importante à l’instabilité sociale globale qui pénalise la croissance économique. Ce n’est pas un problème nouveau, puisque depuis des décennies les pays africains ont eu du mal à créer des emplois dans le secteur formel pour les jeunes.

Les mauvaises politiques entretiennent la pauvreté en Afrique

Alors, que faut-il changer pour résoudre le problème de l’emploi des jeunes en Afrique? Le problème de la faiblesse d’emplois dans le secteur formel pour ceux qui veulent y travailler est à la base un problème d’implémentation de mauvaises politiques. Dans plusieurs pays africains, l’embauche et le licenciement sont trop coûteux. Les gouvernements créent des obstacles juridiques et réglementaires (ou ne parviennent pas à lutter contre les normes sociales discriminatoires) qui rendent plus difficile pour les employeurs d’embaucher des femmes. Ils restreignent l’accès à certaines professions ou limitent le nombre d’heures que les femmes peuvent travailler. Ils créent également des obstacles artificiels au licenciement des travailleurs qui ont des performances médiocres, ce qui rend plus risqué pour les entreprises de donner une chance aux demandeurs d’emplois inexpérimentés. Les jeunes et les femmes en sont les premières victimes.

Comme l’indique le rapport le plus récent sur la facilité de faire des affaires « Doing Business » : «les économies à faible et moyen revenu ont tendance à avoir une législation de protection de l’emploi plus rigide par rapport aux pays plus développés». Ces «rigidités» incluent des limites à durée déterminée pour les contrats de travail (à court terme ou peut-être à temps partiel). Ainsi, moins de 60% des pays subsahariens autorisent les contrats à durée déterminée (en Europe c’est encore pire!). L’obligation légale de donner une indemnité de départ au travailleur à l’expiration de son contrat peut aider dans certains cas, mais peut avoir des conséquences inattendues. En effet, une telle indemnité s’ajoute aux frais d’embauche de personnes, limitant ainsi le nombre et la durée d’emplois formels créés.

Par exemple, en Sierra Leone, un employeur doit payer une indemnité de départ de 132 semaines pour un travailleur ayant 10 ans d’ancienneté. Au Ghana et en Zambie l’indemnité dépasse plus de 86 semaines, au Mozambique elle est de 65 semaines et en Guinée équatoriale il faut payer plus de 64 semaines. Cela signifie que 5 des 10 pays exigeant les plus hautes indemnités de licenciement se trouvent en Afrique subsaharienne (aucun pays développé ne se trouve parmi le top 10).

La réforme des lois du travail pour encourager une plus grande participation des femmes et des jeunes serait un moyen important de promouvoir la création d’emplois formels. Il est également essentiel d’améliorer le climat global des affaires et de mettre en place les conditions propices qui encouragent, et non pas découragent, la création d’entreprise et permettent ainsi à l’entrepreneuriat de s’épanouir.

Il existe une grande marge de progression en Afrique subsaharienne. La région continue de se classer en queue du peloton de démarrage d’une entreprise, d’exécution d’un contrat, d’enregistrement de la propriété, de commerce transfrontalier, d’obtention de crédit, de protection des investisseurs minoritaires et d’accès à l’électricité. Alors que certains pays prennent des mesures pour rendre plus facile l’entrepreneuriat, les pays africains continuent de le rendre trop lourd et trop coûteux la création, l’exploitation, et la liquidation d’une entreprise. Il en résulte une pénurie d’emplois pour tous les Africains, surtout les jeunes.

Existe-t-il un espoir d’amélioration?

Oui, tant qu’il y a l’espoir de faire tomber les obstacles au commerce intra-africain. Dans de nombreux pays, les industries de services se développent. Les économies dépendent encore beaucoup de la production de matières premières (pétrole, gaz, or, bois, etc.), mais cela est en train de changer. Des économies plus diversifiées sont en cours d’émergence et qui contribuent à répondre aux besoins domestiques et internationaux des consommateurs pour des biens comme les produits agricoles transformés, les produits cosmétiques, les textiles et les vêtements. Et les entrepreneurs africains, comme les entrepreneurs partout dans le monde, sont à la recherche d’opportunités nouvelles et rentables.

Si vous êtes intéressé de savoir ce que certains des principaux entrepreneurs africains sont capables de faire? Eh bien regarder tous ceux qui investissent dans les domaines des télécommunications, de la mode, du marketing et de promotion de la marque pour les multinationales de premier plan et l’industrie alimentaire, entre autres. À mesure qu’ils réussissent, l’on peut espérer qu’ils fassent davantage pression pour réformer les économies africaines, créant ainsi un secteur privé plus dynamique, plus ouvert et plus compétitif. C’est ce genre de changement qui est le plus prometteur pour les millions de jeunes sans emploi en Afrique.

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CHAMPS D’OMBRE

« Il me faut le cacher au plus intime de mes veines
L’Ancêtre à la peau d’orage sillonnée d’éclairs et de foudre
Mon animal gardien, il me faut le cacher
Que je ne rompe le barrage des scandales… »

Léopold-Sédar SENGHOR.

Extrait de « TOTEM » In « Chants d’Ombre »

 

Que me pardonnent optimistes citoyens, fervents militants, braves travaillistes, résistants communistes, affidés socialistes, activistes malséants, intellectuels constipés, obsolescents avocats, artistes incultes, hommes de paille, politiciens de pacotille qui ne reculent devant rien, même pas un lieu-commun. Sans doute ai-je tort ou alors suis-je hypermétrope pour ne point croire au sauveur qui a assez de pain pour toutes les bouches, du travail pour tous les sénégalais sans occupation, du crédit pour tous les projets, des solutions pour toutes les souffrances, qui satisfait tous nos besoins, corrige toutes nos fautes, et nous dispense désormais de prudence, de jugement, et d’actions.

 

Qu’on eût me parler de rétablissement des valeurs républicaines et de rupture, que j’eusse affiché un large sourire. Qu’eussent m’accompagnés Koras et Balafons que je psalmodie son engeance, j’aurais entonné par les proches de la première servante notamment Abdou Aziz Ndiaye, son tailleur, nommé au conseil économique social et environnemental ; Souleymane Ndiaye, le beau-père de sa sœur, ministre conseiller ; Khalifa Gueye, époux de sa meilleure amie, ramené de la retraite puis nommé président du comité de surveillance de la direction de la statistique.

 

Comme Farba NGOM, son griot devenu député, j’aurais énoncé ses cousins Ibahima Sall, chargé de missions à la présidence ; Diagué Sall, Président de Conseil d’Administration ; Samba Sall, ministre conseiller ; Abdoulaye Timbo, Directeur Général du FNPJ ; Harona Timbo, ministre conseiller ; Abdourahmane Ndiaye et Boubacar Siguiri Sy, conseiller spécial. J’aurais épelé ses beaux-frères Mansour et Adama Faye, respectivement délégué à la solidarité nationale et chargé de mission à la présidence. J’aurais cité son oncle Djibo Sall, PCA ; son beau-frère Daouda Faye, ministre conseiller ; ses belle-tantes Sira Diallo et Mame Anta Coulibaly Diallo, respectivement ministre conseiller et ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Sénégal au Burkina Faso.

 

J’aurais évoqué son beau-père Abdourahmane Seck, PCA de la PETROSEN titulaire de 119 ha à Bambilor, gracieusement mis à disposition par l’Etat du Sénégal. Sans oublier son frère Aliou Sall, le journaliste à la tête des ressources pétrolières de notre pays, j’aurais parlé de Aïcha Gassama Tall, agent judiciaire de l’Etat et Ndeye Binta Gassama, conseillère spéciale ; de Amadou Diop, ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire auprès du Roi Albert II de Belgique, époux de l’une des Gassama ; de Mamadou Gassama, président du Conseil de surveillance de l’ANAMO.

 

Et, son entourage ne serait pas en reste. J’aurais chanté les noms des frères, oncles cousins tantes et amis de ton entourage. J’aurais hélé Daouda Dia, questeur à l’assemblée nationale, petit frère dudit argentier Arouna Dia ; Amadou Diallo, consul du Sénégal à Paris, frère du ministre du Budget ; Khadidiatou Tall Diagne, ambassadeur du Sénégal à Tunis, sœur de Aminata Tall, présidente du conseil économique, social et environnemental.

 

Mais je n’ai ni balafon, ni koras pour chanter la déliquescence morale, culturelle, économique et politique qui enveloppent la gouvernance de Malacky le-Roi-Nègre. Et si malgré tout vous vous sentez encore d’humeur à ergoter, alors auparavant, posez-lui la question : si tant est qu’il est si angélique, pourquoi n’abrègerait-il donc pas la souffrance de tant de Sénégalais au lieu de s’adonner à tant de népotisme ?

 

Pierre Hamet BA

 

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MALACKY, LE ROI NEGRE

« Les voleurs de basse-cour le savent et le disent : Quand

on réussit un coup mirifique avec un second, on ne jouit

pleinement du fruit de la rapine qu’après avoir éliminé

ce second.  ». Ahmadou Kourouma.  

Extrait de « Allah n’est pas obligé ».

 

Fasciné par les lambris des palais et les sirènes du pouvoir, il a défendu Karim Wade soutenant que « ce n’est pas parce qu’on est fils d’un président qu’on ne peut pas travailler dans son entourage, c’est un faux problème » ; que « tout, dans la démarche du président Abdoulaye Wade, nous ancre profondément dans la République » ; que le Président Wade est « pour le Sénégal et l’Afrique, ce que Napoléon fut pour la France » ; que « Comme Roosvelt qui, en 1929, tira l’Amérique de la grande récession par la politique des grands travaux, le Président Wade a mis le Sénégal sur orbite, pour en faire un pays émergent ».

Tyrannique. Il a trahi Landing Savané ; injurié le doyen Mamadou Dia ; organisé le défilé ininterrompu de journalistes à la division des investigations criminelles ; ordonné la répression à la matraque électrique des marches de protestation ; dirigé l’arrestation musclée de Jean Paul Diaz et de son Fils ; envoyé Idrissa Seck en prison ; mis aux arrêts Ousmane Tanor Dieng, Moustapha Niass et Abdoulaye Bathily ; enjoint ses services de châtier Amath Dansokho ; menacé de bastonner le président d’un bureau de vote et réussi tout de même de force, contre toute valeur républicaine qu’il porte actuellement en bandoulière, à jeter son bulletin dans l’urne alors qu’il ne s’était pas muni de sa carte d’électeur. Nous sommes tous en danger.

Malacky. Bien sûr, nous l’avons mal acquis ! Nous ne voulions que nous débarrasser de son Maître qu’on croyait rapetisser notre condition sociale. Et le voilà, contre toute expresse attente sociale, qui ne s’occupe que de supposés biens mal acquis qu’il classe dans la catégorie des demandes sociales, comme si mettre ces gens en prison nous rassasie de toutes nos faims. Bien au contraire, l’incapacité de l’équipe gouvernementale à juguler la crise socioéconomique qui a porté le Roi Nègre au pouvoir édulcore désormais l’optimisme d’un Sénégal prometteur.

MaLAcky est mal parti. En une année, il a démenti, presque point par point toutes nos espérances. Toutes les structures, les actions et les personnes qui fondaient légitimement nos espoirs se sont délitées avec une rapidité déconcertante. Les mouvements citoyens et les partis politiques qui en étaient l’instrument se sont dilués dans le factionnalisme. Aux antipodes des espoirs placés sur le nouvel élan d’une renaissance nationale, Moi, le Sénégalais relève désormais les dangers qui le guettent. Il envisage dorénavant la possibilité que le Roi Nègre ne soit pas capable de développer une idéologie révolutionnaire et ne puisse pas mettre en place une organisation politique susceptible de porter la rupture tant attendue.

FAMINE. Pendant que le Roi Nègre, comme qui dirait le « général Koyaga » (Kourouma), demeure obnubilé à émasculer ses adversaires, les denrées de première nécessité se raréfient intensément, s’ils ne deviennent pas de plus en plus inaccessibles : accroissement du coût puis pénurie de gaz butane ; absence sur le marché de l’huile d’arachide dont on annonce le doublement du coût à l’achat ; augmentation du prix du riz ; raréfaction du poisson si indispensable au mets national, pour cause, le gouvernement a spolié nos ressources halieutiques en distribuant des licences de pêche à tout va et, la période de soudure, les inondations et les coupures intempestives d’électricité pointent à nouveau à l’horizon…

Faillite GENERALE ! Tout se passe alors comme si, des travers de ses prédécesseurs, le Roi Nègre n’a tiré aucune leçon prospective. En dehors d’une explication policière du passé, il ne semble avoir tiré aucune conséquence des échecs successifs, résultats de politiques inadaptées. Aucune action du gouvernement n’a encore permis d’établir qu’il tient à honorer ses engagements. Bien au contraire. Il déguerpit nos ateliers de fortune sans se soucier de l’impact de l’inactivité de la population active sur l’économie nationale. Il nous tient à la gorge comme si ce régime d’ascèse n’influait pas sur notre quotidien. Il jette les uns et les autres en prison pour donner l’impression d’avoir de la poigne, de respecter ses engagements. Or, nous le savons et nous en sommes de plus en plus convaincus, il ne s’agit là que d’une fioriture qui cache mal une déficience publique chronique.

DECEPTION. Là où nous nous attendions à une distinction d’avec les méthodes anciennes et rétrogrades de gouvernance, nous assistons à une rupture dans la continuité ; là où l’on s’attendait à l’augmentation de notre pouvoir d’achat par une baisse remarquable du coût exorbitant de la vie, il n’a fait que réviser le code général des impôts comme si nous étions tous des fonctionnaires ; là où nous nous attendions à des mesures tendant à résorber la demande sociale et à réduire drastiquement la pauvreté qui agit en nous comme une escarre, il nous a servi une traque qui n’a de finalités que politiques. A vrai dire, nous sommes déçus, outrés et maintenant plus impécunieux que jamais. Ce n’est pas inédit. Les « rois nègres », despotes installés au pouvoir par une puissance coloniale soucieuse de conserver le pied qu’elle avait presque fini de perdre dans son ancien empire, ne prospèrent que dans la faillite générale. C’est l’histoire d’un de ces pantins que Ahmadou Kourouma nous narre dans « En attendant le vote des bêtes sauvages ».

REVOLTE. Nos dirigeants, avec une énergie surprenante et destructrice, ont, en si peu de temps, reproduit jusqu’à la caricature les séries de clichés racistes et meurtriers dont les colonisateurs affublaient l’Afrique : nègre barbare, jouisseur, roitelet, nègre tyrannique, irrationnel, incompétent et donc, incapable de prendre son destin en main… Moi, le Sénégalais ne se nourrit pas de traque aux biens mal acquis. Enlèves-lui donc le pain de la bouche et il mourra pour son droit de vivre. Et c’est, en l’occurrence, ce qu’il va faire car le Roi-Nègre qui a presque fini de lui soustraire sa dignité, n’a de cesse de l’asséner de crimes.

COURAGE mes Frères et Sœurs, nous ne sommes pas au bout de nos peines. Le combat sera rude. Il se gagnera casemate par casemate, tranchée par tranchée. Des soldats tombent, d’autres prennent la ligne pour que vivent les Sénégalais unis et prospères.

Pierre Hamet BA

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TASS YAKAAR

« La résignation est un suicide quotidien. »

Honoré de Balzac – « Illusions perdues ».

 

Mais pourquoi ai-je donc décidé de me suicider ?

J’avais rendez-vous avec l’espoir. Je croyais ne plus assister à cet affligeant spectacle au lendemain de la miraculeuse pluie du 25 mars 2012. Hélas, Cheikh Anta Mbaye, le dernier à s’être immolé devant les grilles du palais de la République, m’aura fermement démenti. Les remplaçants irrités par une tactique qui les a trop longtemps tenus à l’écart, mais tout de même déterminés, opiniâtres et affamés d’initiative, ont quitté le banc de touche pour revigorer et perpétuer, d’une soif, d’une fureur et d’une hargne déconcertantes, le système que nous avons tant combattu. 

Maintenant j’ai rendez-vous avec la mort. Tintin chavire son radeau au comité sénégalais des droits de l’homme ; Lat-le-faux ancien « opposant de conscience » transforme son stylo en tube digestif pour ne devenir qu’un furibond chien de garde ; Braqué-Lo suce les bonbons du cabinet du Chef de l’Etat-Bateau ; le Facteur-de-l’Elysée dépièce le parti socialiste et s’y fossilise ; le Buddha-de-Thiès tente, à coup de révélations et de larmes, de passer pour le chef de l’opposition interne et externe ; la Gouvernante-de-l’Etat-Bateau s’attèle plus à étancher la soif de revanche de son maître qu’à rendre justice au peuple sénégalais ; le Blanchisseur-des-beaux-quartiers cherche à s’éterniser à la primature ; Tabanka-Jazz liche les bottes pour sauver des assises la Brute-des-sicaps ; et le Shérif-de-Soweto troque son parti contre cinq ans à l’Assemblée nationale.

S’accaparer donc de nos deniers publics entre voitures rutilantes, maisons de fonction, fonds politiques, budget de campagne, corruption de fonctionnaires indélicats d’une certaine presse, fondation circonstancielle de servitude des Sénégalais et que sais-je encore, semble, plus que tout, obséder nos dirigeants. Sinon comment comprendre qu’ils aient voulu nous faire prendre le contenant pour le contenu, la bouteille pour le jus ? Quelle galéjade ! Les caisses de l’Etat n’étaient donc pas si vides. A vrai dire, ces gens n’en valent pas la peine.

Mais pourquoi diable ai-je donc décidé de me suicider ?

Je n’ai pourtant pas été mithridatisé. Je ne suis pas l’invalide de guerre qui, après avoir rempli sa part de contrat avec l’Etat, a fini par céder à l’emprise du quotidien abrutissant dans lequel il a été confiné. Je ne m’appelle pas Hamet Tidiane Bâ non plus. Se souvient-on d’ailleurs de ce jeune sénégalais qui a tenté de suivre les traces d’Omar Bocoum en s’immolant à l’avenue Roume ? Comme Mamadou Diop, mort, écrasé par un camion de police à la place de l’obélisque ; comme six autres personnes qui ont tout aussi payé de leur vie les ambitions politiques des obsédés du plus, il demeure dans le divers des divers faits divers des gouvernants du divers.

Mais je refuse d’être logé dans la catégorie des faits-divers.

Je suis le prématuré nouveau-né prématurément mort car à peine ai-je donné mon premier souffle que la couveuse s’est éteinte, faute d’électricité.

Je suis le talibé dont ils croisent le regard tous les matins et dont ils ont récemment scellé le sort pour des raisons politiciennes.

Je suis la jeune sénégalaise dont on se sert du corps comme antidépresseur pour hommes en détresse.

Je suis le vieillard à la retraite qui, après 35 ans de bons et loyaux services, perçoit 17.000 francs CFA de pension trimestrielle. Voilà pourquoi je suis obligé de regarder, impuissant, mes filles se prostituer tous les soirs. A défaut, de quoi vivrait-on ?

Je suis le jeune garçon, titulaire d’une licence, qui n’a eu qu’un stage de serveur au Fesman sans pour autant être payé de mes 60 malheureux mille francs CFA que je rêvais de donner à ma mère. Je n’ai aucun problème. Bien sûr, à mon âge, mon père me nourrit encore et je prends du thé devant ma maison jusqu’à 1 h du matin.

Je suis le pauvre souffreteux déchanté qui s’est battu toute sa vie pour ne point jouir de son labeur. J’ai été vendeur ambulant de cacahouètes, cireur de chaussures, marchand à la sauvette, balayeurs de rue, laveur de voiture, apprenti-« car-rapide », « madame-porté », agent clandestin de change, chauffeur, paysan, gardien de nuit et de jour, avant de finir ma carrière en tendant la main sur le boulevard de la République. Et quand vient le moment de ma crise asthmatique, épileptique, cardiaque, diabétique, anaphylactique ou d’angor spastique, je n’ai même pas de quoi me rendre à l’hôpital, à fortiori, me payer des soins. Voilà comment je vais crever : pour moins de 1000 francs CFA. Mon rendez-vous avec la mort est donc imminent : « le désespoir est le suicide du cœur ». (J.P. Richter).

Pierre Hamet BA

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Les incitations : socle de la performance !

Le désordre que représente South African Airlines (SAA) est largement connu aujourd’hui. Ce que beaucoup ne savent pas, c’est que l’Université de Yale, en 1944, avait publié un petit livre qui exposait les raisons du désordre. S’il est vrai que le livre de Ludwig Mises, « Bureaucracy », ne mentionnait pas la SAA par son nom, il disséquait néanmoins les différences entre la «gestion à but lucratif» (guidée par le mécanisme des pertes et profits) et la «gestion bureaucratique (ou politique)».

Mises a soutenu que sous chaque système de gestion existent des incitations. Les gestionnaires et/ou les propriétaires répondent à ces incitations. Mettez le bureaucrate dans un système de «gestion à but lucratif» et ses actions vont changer. Mettez un homme d’affaires dans un système de gouvernance bureaucratique et il agira comme tous les bureaucrates. Changez les incitations et les comportements changeront. Ceci dit, Mises n’a pas dit qu’il n’y avait pas de place pour la gestion bureaucratique, mais il en a exclu les entreprises publiques. La vente de la protection policière au plus offrant est un problème, mais vendre des billets d’avion à profit ce n’est pas la même histoire. Gordon Tullock, dans son livre « Politics of Bureaucracy », a montré que les systèmes bureaucratiques ne répondent pas aux besoins des consommateurs pour deux raisons. D’une part, la structure est centralisée avec des supérieurs plus âgés qui contrôlent leurs subordonnés, et d’autre part, la plupart des subordonnés poursuivent en priorité leurs intérêts personnels et ne veulent pas défier leurs supérieurs. Les bénéfices ne jouent aucun rôle dans ce système, il n’y a donc pas d’incitation encourageant les individus à promouvoir de nouvelles idées. Ainsi, la même force, l’intérêt personnel, encourage l’efficacité dans la gestion à but lucratif mais la décourage dans la gestion bureaucratique. Dans le cadre de la gestion à but lucratif, les individus intéressés veulent faire des profits et ne peuvent le faire qu’en répondant aux besoins des consommateurs, plutôt qu’en cherchant l’approbation et la satisfaction des politiciens.

La Nouvelle-Zélande a délégué la délivrance des permis de conduire à l’Association automobile locale qui faisait passer ses tests. Quand j’étais là-bas et que je voulais un permis local, j’ai pu y aller même un dimanche matin car le bureau local était ouvert. Le service privatisé était ouvert tous les jours de la semaine. Sans rendez-vous, je suis entré et j’ai presque immédiatement passé le test écrit. Une fois terminé, le test a été immédiatement évalué et après environ deux minutes d’attente, on m’a dit que j’ai réussi. La même employée a alors utilisé la caméra installée à côté d’elle pour prendre ma photo et m’a dit que je recevrais mon permis par la poste. L’après-midi suivant, il a été livré. J’ai eu affaire à des départements d’octroi de permis gérés de manière bureaucratique en Afrique du Sud et aux États-Unis. Cela ne signifie pas que les gens qui travaillent aux États-Unis sont mauvais comparés à ceux de Nouvelle-Zélande, mais seulement qu’ils répondent à des incitations très différentes.

Certaines personnes font des remarques désobligeantes à propos de la SAA qui semblent insinuer que le problème est « l’Afrique », ou ces types incompétents de l’ »ANC ». Mais les faits ne soutiennent pas vraiment cette théorie. Le très non-africain, non-ANC British Airways, un transporteur public depuis des décennies, était inepte, mal géré, perdant de l’argent ; affichant tous les mêmes défauts que la SAA, jusqu’à ce qu’il ait été privatisé.

Nous pouvons trouver le même phénomène dans le monde entier, qu’il s’agisse de Swissair, d’Air India, de British Airways, de Kenya Airways, de l’allemand Lufthansa ou de dizaines d’autres exemples. Nous constatons également qu’après la privatisation, les choses s’améliorent. Bien sûr, tous les pays n’étaient pas disposés à privatiser leurs compagnies aériennes appartenant à l’État. Le Ghana a refusé de privatiser Ghana Airways et, en 2005, il a été obligé de le fermer en raison de « dettes stupéfiantes », selon David Lawrence à la Banque mondiale.

Peu importe qui dirige les compagnies aériennes étatiques. Ce n’est pas une spécificité africaine, ou un problème de l’ANC. C’est une question d’incitations. Lawrence a déclaré que la mauvaise gestion des compagnies aériennes publiques, peu importe qui en fait la gestion, est universellement un désastre: « Un article dans Handshake, journal trimestriel de la SFI (International Finance Commission de la Banque mondiale), souligne que la sur-réglementation, les sureffectifs, la dette, l’ingérence politique et la mauvaise gestion sont trop courantes. Les auteurs, James Morley et Brian Samuel, décrivent le bilan des compagnies aériennes publiques comme «épouvantables» et déclarent catégoriquement que «les gouvernements n’ont rien à faire dans ce domaine».

Le fait de reporter la privatisation de la SAA menace désormais toute la nation. Comme l’a souligné Misheck Mutize, professeur de finance à l’Université du Cap, dans The Mail & Guardian: «L’inefficacité croissante des entreprises publiques continue de pénaliser les finances du pays. Ce n’est pas un luxe qu’il peut se permettre. Les agences de notation ont clairement indiqué qu’elles surveillent les renflouements et les garanties gouvernementales continus. C’est parce qu’ils constituent une menace sérieuse pour les équilibres budgétaires et les priorités politiques du gouvernement ».

Le vrai problème est que les choses sont si mauvaises que la SAA n’est pas seulement en faillite, elle menace également de mettre en faillite le gouvernement sud-africain. Mutize, offre une solution : « Certaines entreprises publiques devront être privatisées. En effet, elles fonctionnent comme des monopoles dans des secteurs clés qui perpétuent des inefficacités flagrantes. Seule la privatisation mettra fin à ces distorsions ». Il soutient que le pays doit déraciner l’État prédateur. Ce n’est qu’à cette condition que la confiance des investisseurs reviendra, que la croissance reprendra et que les dégradations de notation seront inversées.  Ou, comme Mises aurait pu le dire : « Il est temps de changer les incitations qui encourageront les gestionnaires à faire les bons choix».